Le forage de puits de secours pour extraire 33 mineurs bloqués au fond d'une mine au Chili progresse à un rythme soutenu, avec 268 m de profondeur atteints en trois jours par l'engin le plus rapide, près de la moitié de son objectif, ont indiqué mercredi les ingénieurs.

L'excavateur «T-130», présenté comme le «Plan B» de secours des mineurs, «a atteint les 268 m», a déclaré l'ingénieur Andres Sougarret qui coordonne les opérations à la mine de San José (nord). L'engin a progressé de près de 150 mètres au cours des dernières 24 heures.

Le T-130 a ensuite été arrêté pour un entretien programmé mercredi, «avec changement d'axes et remplacement de tête foreuse, qui le mettra à l'arrêt 14 heures», a-t-il expliqué.

M. Sougarret a rappelé que le forage «n'en est qu'à sa première étape» et que la T-130 ne fait qu'élargir à 30 cm un étroit conduit de 12 cm déjà foré, par lequel les mineurs étaient ravitaillés. Ensuite viendra une deuxième étape d'élargissement au diamètre final voulu pour évacuer les mineurs (70 cm).

La T-130 a dépassé depuis mardi l'autre excavateur, la «Strata 950», qui est en action depuis neuf jours et avait progressé mercredi jusqu'à 141 mètres sous terre, selon l'ingénieur.

Mais cet engin-là, considéré comme le «Plan A», fore un puits totalement nouveau dans la roche et est donc plus lent dans sa progression.

Il perce aussi un puits à un emplacement différent et légèrement plus long, 702 mètres contre 630 m pour le «Plan B».

Mais comme le T-130, il procède en deux temps en creusant d'abord un conduit d'environ 30 cm de diamètre, élargi ensuite à 66-70 cm, pour faire passer la nacelle dans laquelle les mineurs devront être extraits un à un.

Les autorités s'en tenaient mercredi aux délais énoncés pour le sauvetage des 33 mineurs prisonniers depuis un éboulement dans la mine le 5 août: entre début novembre, «dans un scénario optimiste», et début décembre.

Dans le même temps, s'organise la préparation des mineurs au «Jour J», ou plutôt aux «Jours J», puisque leur remontée à la surface pourrait prendre plus de 24 heures.

Ils vont par exemple être formés à distance à la médecine de zone de combat, afin de pouvoir gérer des problèmes respiratoires et traiter des fractures ou des hémorragies graves, a déclaré le commandant de la Marine Andres Llarena au quotidien La Tercera.

«Ces nouvelles techniques, développées par les forces armées américaines et utilisées en Irak et en Afghanistan», seront dispensées à trois ou quatre mineurs au sein de chacun des trois groupes de onze qu'ils ont formés pour organiser leur vie sous terre.

Cette formation débutera la semaine prochaine. Elle aidera les mineurs en cas d'accident pendant la période de déblaiement des débris de roches tombés lors de l'élargissement des puits de secours ou de la remontée elle-même.

L'un des mineurs, Juan Illanes, devait avoir dans la soirée une communication par radio-téléphone avec sa famille à l'occasion de son 54e anniversaire.

Par ailleurs, les premiers véhicules d'une longue caravane de 42 camions transportant les pièces détachées d'un troisième excavateur devaient arriver mercredi soir ou jeudi.

Une fois sa plate-forme installée vers le 18 septembre, cet engin de forage pétrolier percera un troisième puits de secours jusqu'à 700 m de profondeur, le «Plan C», à un angle légèrement différent des premiers. L'engin a une capacité de progression de 20 à 40 m par jour, selon la roche à perforer.