L'alimentation, le confort et le moral de 33 mineurs bloqués dans une mine du Chili s'améliore, en même temps que progresse le percement d'un puits de secours, de 30 mètres en deux jours, malgré une halte de quelques heures mercredi pour travaux de consolidation.

Le percement qui a commencé lundi soir a été suspendu mercredi après-midi après détection d'une faille géologique sur laquelle les techniciens ont posé un revêtement de ciment, a indiqué une source gouvernementale à l'AFP.

Le forage «a été paralysé pour quelques heures mais a déjà repris, et la machine a dépassé les 30 mètres», soit le rythme de progression escompté, a précisé cette source vers 21h00 locales.

Rencontrer des failles géologiques en cours de forage est un scénario «prévisible», particulièrement dans les premiers 100 mètres, a assuré l'ingénieur coordinant les travaux, Andres Sougarret. La zone située juste sous la surface «est la plus altérée» de la mine, a-t-il expliqué.

«Ce sont des failles mineures qui ne posent pas de complications, parce que cela peut se gérer de manière appropriée», a-t-il précisé.

Mercredi, l'ordinaire des 33 mineurs prisonniers à 700 m sous terre depuis 27 jours s'est amélioré. Après avoir été rassurée sur leur capacité digestion, l'équipe de secours en surface leur a transmis un premier repas chaud: boulettes de viande et riz, kiwi en dessert.

Les mineurs vont mieux. Une nouvelle vidéo diffusée mardi soir les a montrés tranformés, changés avec des tee-shirts neufs qu'on leur a fait parvenir, rasés de près pour certains, bruyants, riant et écoutant de la musique merengue dominicaine, avec un «bon moral», selon leurs familles.

«Ils vont tous bien. Ils demandent juste qu'on les sorte vite», a commenté Cristian Zamora, frère du mineur Victor, après projection des images aux familles.

Le ministre de la Santé, Jaime Manalich, a réaffirmé que les 33 étaient au courant du délai de leur secours, entre trois et quatre mois.

«On leur a dit qu'on parle des derniers jours de novembre ou des premières semaines de décembre, et qu'on veut tous qu'ils soient avec nous pour Noël. Et je crois que cela (la date) ne les a absolument pas surpris», a-t-il déclaré à la radio ADN.

Les «33» de San José ont déjà écrit l'histoire de la survie sous terre: le précédent record connu était de 25 jours, pour trois mineurs chinois dans une mine inondée de la province du Guizhou (sud-est). Ils disaient avoir bu l'eau suintant de la roche et avoir mâché des morceaux de charbon.

Des experts de la Nasa aidaient au suivi des 33 mercredi près de la mine San José, à 800 km au nord de Santiago. Parmi eux deux médecins, un psychologue et un ingénieur, Clint Cragg, spécialiste en communication et lumière.

«Avec l'aide de la Nasa, nous allons simuler la lumière du jour et de la nuit avec des lumières artificielles, et séparer en zones l'espace de vie», a déclaré M. Manalich.

La routine des 33 mineurs, divisés en trois groupes, actifs de 07h30 à 23h00, est à présent bien établie, entre repas, contrôle médical quotidien, prière, gymnastique, courrier, et bientôt formation: au chant, aux soins médicaux, ou aux techniques d'interview pour affronter la presse.

«On s'est mis d'accord sur un emploi du temps avec eux. Ils ont demandé un processus de formation. Mais en ce moment, ils font des exercices physiques», de relaxation d'abord, et bientôt de renforcement pour préparer leur sortie, a expliqué à l'AFP le Dr Alberto Iturra, chef de l'équipe de psychologues.

Les mineurs seront extraits un à un, via une nacelle rigide, du puits de secours de 702 m de long et 66 cm de diamètre, processus qui prendra deux heures pour chacun.