Là, un coin pharmacie avec de l'alcool, des médicaments, du dentifrice. À côté, un bidon et un verre pour se laver les dents. Ensuite, la «salle de réunion», qui jouxte l'endroit réservé à la prière. Puis, une table avec un jeu de dominos rudimentaire.

Ainsi s'est organisée la vie sous terre, dans les 45 m2 où 33 mineurs se sont réfugiés depuis le 5 août à la suite de l'effondrement d'une galerie.

Selon le psychologue Camillo Zaccia, de l'institut Douglas de Montréal, l'attente sera longue pour les mineurs, emprisonnés pour encore au moins trois mois. Mais cette attente sera moins difficile à supporter que les 18 jours où ils sont restés sans contact avec l'extérieur. «Imaginez ne pas savoir si vous allez être sauvé...»

Le défi sera notamment de garder le groupe solidaire, estime M. Zaccia. Des clans peuvent se former, un chef peut être contesté, le désespoir peut gagner certains membres.

La vie dans de telles conditions a été comparée à celle des sous-mariniers, des prisonniers ou des astronautes. À la demande du gouvernement chilien, des experts de la NASA ont même été intégrés à l'équipe de secouristes pour partager leur longue expérience de l'isolement.

«L'environnement est différent, mais la réponse humaine est exactement la même, a expliqué lundi le chef de mission Michael Duncan. Nous pensons de ce fait que certaines des choses que nous avons apprises dans nos recherches et activités peuvent être adaptées.»

Selon le responsable de l'équipe de psychologues, Alberto Iturra, les mineurs ont demandé des livres d'aide et de développement personnel, comme celui du psychothérapeute américain Wayne W. Dyer. M. Iturra leur a proposé des revues, mais ils ont préféré des livres. «Alors, j'ai vidé ma bibliothèque», a-t-il dit au quotidien La Tercera.

Des livres d'histoire et de contes de la région d'Atacama figurent parmi leurs demandes. Ils ont déjà reçu des bibles de poche, des appareils MP3, un projecteur vidéo et des dés pour tromper l'ennui.

Avec AFP