Voitures et bus contrôlés au coeur de Manhattan, police visible dans les gares: la sécurité a été encore renforcée vendredi à New York, après l'annonce d'une «menace crédible» à l'occasion du 10e anniversaire des attentats du 11-Septembre.

Dans la matinée, six policiers vérifiaient ainsi tous les véhicules à un poste de contrôle installé sur Church Street, non loin du site des attentats dans le sud de Manhattan.

«Nous avons commencé ce matin, cela fait partie des mesures spéciales», déclare un policier à l'AFP, sous couvert d'anonymat.

Voiture, bus, camions, tous doivent patienter. Les conducteurs doivent en présenter les papiers, et les policiers en vérifient l'intérieur.

A Penn Station, l'une des grandes gares de New York au coeur de Manhattan, plusieurs véhicules de police, dont l'un de la brigade canine, sont stationnés devant la gare. Et plusieurs policiers surveillent les allées et venues à l'intérieur.

«Je suis contente de les voir», déclare Martha Layman, 60 ans, tout juste arrivée de Floride avec deux grosses valises pour un week-end de quatre jours à New York. «Je viens de traverser l'Hudson Tunnel, et je me sens en sécurité», ajoute-t-elle.

Elle connaît en détail ce qu'ont dit les autorités sur la «menace crédible», mais «non confirmée», qui pourrait prendre la forme d'une voiture piégée et qui serait liée à Al-Qaïda selon la secrétaire d'État Hillary Clinton.

Mais Martha Layman est là pour assister aux nouveaux spectacles de Broadway et découvrir des restaurants. Pas question pour elle de changer son programme.

Le chef de la police de New York, Raymond Kelly, a précisé vendredi que des barrages de contrôle étaient mis en place «en plusieurs endroits de Manhattan, mais pas seulement à Manhattan», que les vérifications de sacs seraient plus nombreuses dans le métro, et que la police allait patrouiller dans les rues et le métro avec des chiens spécialisés dans la détection d'explosifs.

À l'ouest de Central Park, les mesures de sécurité ont également été renforcées autour du Lincoln Center, où se déroule depuis jeudi la semaine de la mode. Tous les badges sont systématiquement vérifiés à l'entrée, plusieurs véhicules de police stationnent à proximité.

Francesca Raimond, qui prend le soleil près de la fontaine centrale admet qu'elle est «un peu inquiète». Elle se souvient de l'effondrement de la deuxième tour du World Trade Center, qu'elle a vu depuis chez elle en 2001.

«Ils ont renforcé la sécurité avant le 10e anniversaire, ils n'ont pas attendu la menace», dit-elle. «Ils sont très attentifs et c'est très bien ainsi». «Oui, je suis un peu tendue», reconnaît-elle.

Mais elle ne changera pas ses plans pour le 11, journée où elle doit voyager avant de retrouver sa famille.

À l'intérieur du Lincoln Center où les défilés continuent, la «menace» n'est pas non plus passée inaperçue.

«Normalement, je ne suis pas inquiet», explique Alex Margary, 25 ans, un éditeur photo venu spécialement de Toronto.

«Mais ce matin, dans le métro, je voyais tous les gens qui regardaient de côté. J'ai été hyper prudent, j'ai fait très attention que personne ne touche à mon sac», dit-il.

Leah Brewer, 23 ans, une aide-photographe du Texas est l'une des rares à ne pas être au courant de l'information: plongée dans un livre, elle sourit en l'apprenant. «Pas inquiète» dit-elle avant de reprendre sa lecture.