Le numéro deux d'Al-Qaïda, Atiyah abd al-Rahman, a été tué au Pakistan, a indiqué samedi un haut responsable américain.

Ce haut responsable américain a indiqué sous couvert d'anonymat qu'Atiyah abd al-Rahman, un Libyen âgé de près de 40 ans, avait été tué le 22 août dans la zone tribale du Waziristan (nord-ouest), sans en dire plus sur les circonstances de sa mort.

Des responsables locaux avaient indiqué lundi dernier à l'AFP que quatre personnes avaient été tuées dans la journée par un tir de drone américain sur un véhicule dans le Waziristan du Nord, principal bastion des talibans pakistanais. On ignorait samedi si ces deux incidents étaient liés.

Le Waziristan est le principal sanctuaire d'Al-Qaïda dans le monde et la base arrière de certains groupes de talibans afghans.

Les talibans pakistanais ont fait allégeance en 2007 à Al-Qaïda et mènent, depuis, une campagne extrêmement meurtrière d'attentats dans tout le pays.

Le responsable américain a estimé que la mort d'Atiyah abd al-Rahman était un coup très dur pour Al-Qaïda dans la mesure où son chef, Aymen al-Zawahiri, se reposait beaucoup sur lui depuis la mort d'Oussama Ben Laden, et même avant.

«Le matériel qui a été trouvé dans la maison de Ben Laden a clairement montré que (Atiyah abd al-Rahman) était profondément impliqué dans la direction des opérations d'Al-Qaïda», a dit le responsable.

«Il a assumé plusieurs responsabilités dans l'organisation et sera très difficile à remplacer», a-t-il ajouté.

Selon les autorités américaines, Rahman, alors adolescent, avait rejoint Ben Laden en Afghanistan dans les années 80 pour combattre les Soviétiques. Il fut ensuite l'émissaire d'Al-Qaïda en Iran, pour recruter et engager des négociations avec d'autres groupes islamistes.

L'annonce de cette mort intervient alors que les États-Unis s'apprêtent à commémorer les dix ans des attentats du 11-Septembre.

Samedi, dans son adresse hebdomadaire à la radio, le président américain Barack Obama a appelé les Américains à l'unité, soulignant que les États-Unis avaient toujours de lourds défis à relever, à quelques jours de la commémoration des attentats.

Dix ans après ces attaques qui avaient touché New York, Washington et la Pennsylvanie, faisant près de 3000 morts, le président américain a évoqué le sens de la communauté qui avait prévalu dans l'immédiat après 11-Septembre.

«Alors que nous allons célébrer cet anniversaire solennel, retrouvons encore une fois cet esprit», a-t-il déclaré. «Et montrons que ce sens de la communauté dont l'Amérique a besoin n'est pas seulement passager, qu'il peut être une vertu durable --pas juste pour un jour, mais tous les jours».

Pour le président américain, c'est une nouvelle victoire après la mort le 1er mai dernier d'Oussama Ben Laden, tué au Pakistan lors d'une opération commando des forces spéciales américaines à Abbottabad (nord d'Islamabad).