Le gouvernement grec a commencé à transférer vers le continent des centaines de migrants résidant dans les camps surpeuplés des îles de Lesbos et Samos en mer Égée après des protestations contre les conditions sordides de ces installations, selon des sources concordantes.

«Une centaine de personnes ont été transférées vendredi matin du camp de Moria à Lesbos et d'un autre camp de cette île vers celui de Filippiada à Ipiros, dans le nord-ouest de la Grèce continentale, l'objectif étant de transférer au total 2000 personnes d'ici la fin de la semaine prochaine, dont 500 lundi», a indiqué à l'AFP un responsable du camp de Moria.

Le critère du transfert est d'avoir effectué le premier entretien avec le service d'asile, selon ce responsable.

De nombreuses ONG de défense des droits de l'homme n'ont cessé ces derniers mois de dénoncer les conditions misérables de vie dans le camp de Moria, le plus vaste en Europe et où vivent 9000 personnes, le triple de sa capacité initiale.

Des transferts ont également commencé à Samos, où 350 personnes au total ont été transférées vers divers camps du continent depuis le début de la semaine, a indiqué l'ONG Samos volunteers.

«Certaines de ces personnes y résidaient depuis 2 ans et demi (...) le camp était extrêmement surpeuplé surtout les six derniers mois», a affirmé à l'AFP un responsable de cette ONG.

Ce camp abrite actuellement 3600 personnes alors que sa capacité n'est que de 650, selon les chiffres officiels.

Le commissaire européen aux Migrations Dimitris Avramopoulos et le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas se sont entretenus mercredi et jeudi avec des responsables grecs à Athènes du sujet épineux de la politique migratoire qui préoccupe l'Union européenne.

Heiko Maas a indiqué jeudi que la situation migratoire en Grèce «était tout sauf satisfaisante», vu la reprise du flux migratoire vers les îles du pays en provenance des proches côtes turques.

«Nous devons réfléchir à comment mieux appliquer le pacte UE-Turquie», conclu en mars 2016 et ayant eu pour effet de réduire le grand nombre de personnes venant des zones de guerre, surtout de Syrie, vers l'Europe.