La chancelière allemande Angela Merkel a insisté samedi pour que l'Europe accélère sa lutte contre l'immigration illégale en multipliant les accords de renvoi des déboutés du droit d'asile vers leur pays d'origine.

«Nous voulons stopper l'immigration clandestine tout en étant à la hauteur de nos responsabilités humanitaires», a déclaré Mme Merkel à l'issue d'une rencontre régionale à Vienne réunissant une dizaine de pays de la route migratoire des Balkans.

«Il est nécessaire de conclure des accords avec les pays tiers, notamment en Afrique, mais aussi avec le Pakistan et l'Afghanistan ... pour qu'il devienne clair que ceux qui n'ont pas le droit de rester en Europe sont renvoyés vers leur pays d'origine», a ajouté la chancelière.

La «route des Balkans», au départ de la Grèce et à destination de l'Europe de l'Ouest, fut empruntée par des dizaines de milliers de migrants jusqu'en mars. Des centaines d'entre eux tentent encore quotidiennement de franchir les frontières aujourd'hui étroitement surveillées voire fermées par des barbelés.

Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 300 000 migrants et réfugiés ont traversé en 2016 la Méditerranée pour se rendre en Europe, principalement en Italie, un chiffre nettement inférieur aux arrivées enregistrées durant les neuf premiers mois de 2015 (520 000) mais supérieur à l'ensemble de l'année 2014 (216 054).

La fermeture de la «route des Balkans» et la signature d'un accord controversé entre l'UE et la Turquie, en mars, ont conduit à la baisse des arrivées via la Méditerranée.

Le premier ministre grec Alexis Tsipras, également présent dans la capitale autrichienne, a plaidé pour plus de solidarité européenne envers son pays où quelque 60 000 demandeurs d'asile sont bloqués depuis mars.

À cet égard, Mme Merkel a déploré que le système de relocalisation des réfugiés en Europe, au départ de la Grèce et de l'Italie, soit «trop lent».

M. Tsipras a demandé plus de personnel européen pour renforcer les services grecs de l'asile saturés par le traitement des procédures, comme cela avait été promis par les États membres ces derniers mois.

Soucieux du risque que l'accord avec Ankara puisse capoter et le flux de migrants vers les îles grecques reprendre, le premier ministre grec a insisté pour que «l'UE remplisse ses engagements vis-à-vis de la Turquie», citant la nécessaire mise en oeuvre de la libéralisation des visas pour les citoyens turcs, une clause qui fait débat au sein de l'UE.