Mettre en prison les migrants qui essayent d'entrer ou de sortir de Bulgarie pourrait être une violation du droit international, a estimé jeudi Zeid R'ad Al Hussein, Haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme.

M. Zeid a fait cette déclaration après la 2e visite en Bulgarie en l'espace de huit mois d'une mission du Haut-commissariat, qui a mis en lumière «des politiques et des pratiques dérangeantes» à l'encontre des migrants et des réfugiés.

Le Haut-commissaire a cependant noté des progrès depuis la première visite de la mission, en novembre 2015, avec notamment le délai porté à six jours pour l'enregistrement d'une demande d'asile.

Cependant, «l'un des problèmes les plus sérieux», a ajouté le Haut-commissaire, est le fait que tous ceux qui entrent de manière irrégulière en Bulgarie sont mis en prison. «Pire encore, ajoute M. Zeid, ils risquent des poursuites et des condamnations à un an de prison, voire plus, s'ils essayent de quitter le pays».

Le fait de quitter le pays est «devenu un acte criminel, en dépit du droit de tout un chacun de quitter un pays, y compris le sien», ajoute M. Zeid.

En conséquence, ceux qui ne remplissent pas les conditions pour être réfugié et qui ne peuvent pas rentrer dans leur pays se retrouvent dans une impasse, «cela est clairement inhumain et inacceptable», selon M. Zeid.

Située à la frontière est de l'Union européenne, la Bulgarie a enregistré de janvier à avril 5010 demandeurs d'asile - Afghans, Irakiens et Syriens - pour la plupart des migrants clandestins interceptés sur son territoire.

Elle a également reçu 242 migrants renvoyés d'Allemagne, d'Autriche et de Norvège où ils étaient parvenus après avoir été enregistrés en Bulgarie.