Les autorités libanaises ont mis en garde jeudi contre des abus commis par la police municipale à l'encontre de réfugiés syriens, après la diffusion sur les réseaux sociaux de photos montrant plusieurs d'entre eux malmenés.

Le ministre de l'Intérieur Nouhad al-Machnouq a appelé, dans une circulaire, les différentes municipalités à «donner des instructions fermes aux membres de la police pour leur souligner la nécessité de respecter les lois et règlements et de ne pas abuser de leur pouvoir en traitant avec les citoyens ou les réfugiés syriens», sous peine de «mesures disciplinaires».

Selon le texte, «ces derniers temps, les abus commis par des membres de la police relevant de différentes municipalités ont augmenté notamment à l'égard des réfugiés syriens».

Des photos postées par des militants des droits de l'Homme sur les réseaux sociaux ont montré des policiers de la localité d'Amchit, au nord de Beyrouth, retenant plusieurs réfugiés après des descentes nocturnes dans leurs lieux de résidence pour vérifier leurs papiers.

Sur l'une des photos, six Syriens apparaissent à genoux et sur une autre, dix Syriens avec leur visage contre le mur et leurs mains dans le dos. Près d'eux des membres de la police vérifient leurs documents.

Après la diffusion de ces photos, les forces de sécurité ont arrêté cinq policiers de la localité d'Amchit, mais le ministère de l'Intérieur a ensuite annoncé leur libération après la fin de leur interrogatoire.

Le Liban est confronté à un afflux massif de réfugiés syriens -1,1 million- qui représentent désormais le quart de sa population de quatre millions d'habitants, et a renforcé les conditions d'accueil pour les Syriens.

Ce renforcement des restrictions empêche de nombreux réfugiés de renouveler leur permis de résidence, les obligeant parfois à vivre illégalement dans le pays, selon Amnesty International.

Le conflit syrien a fait plus de 280 000 morts depuis mars 2011 et poussé à l'exode plus de la moitié de la population.