Des migrants et réfugiés ont créé à Athènes Shabab Radio, une radio sur l'internet dédiée à leur situation, alors qu'ils sont des dizaines de milliers enfermés dans le pays par la fermeture des frontières nord.

«Nous sommes tous des «Shabab», une équipe internationale de locaux, de néo-locaux, de locaux temporaires dont les chemins se croisent à Athènes», expliquent les fondateurs sur leur site internet.

Créée le 21 mai, «Shabab» («copains» en arabe, NDLR), qui émet depuis Athènes en anglais, arabe, farsi et grec, rassemble surtout des migrants et réfugiés de diverses nationalités et vise à faire circuler «un discours interculturel».

«Nous avons tous des origines différentes, des histoires que nous avons laissées derrière nous, mais nous partageons la seule chose qui nous empêche de dormir la nuit : comment faire se rapprocher les gens et partager ce qui compte le plus pour nous», explique l'équipe radiophonique sur leur page Facebook.

«Nous sommes une génération en mouvement, nous souhaitons parler entre nous au lieu de parler des histoires de chacun d'entre nous», soulignent-ils.

Ils évoquent «le manque de liberté d'expression au Moyen-Orient», région d'origine de nombreux réfugiés dont la majorité sont Syriens, mais aussi le fait que même en Europe «le système économique et social ne tient pas entièrement compte de leurs voix».

Pourquoi la radio? «Car il faut qu'on soit facilement accessibles, inspirer et distraire, et faire en sorte que ce mouvement et cette communauté deviennent quelque chose qu'on aimerait suivre et continuer à nourrir», disent-ils.

Les programmes, musique et discussions, se construisent petit à petit depuis la création.

Porte d'entrée principale en 2015 de plus d'un million de migrants arrivés en Europe, la Grèce accueille actuellement plus de 57 000 migrants, dont 8700 sont arrivés après l'accord UE-Turquie et vivent dans des camps de rétention sur des îles en Égée.