Les forces de l'ordre ont évacué mercredi matin 277 migrants qui occupaient un lycée en travaux dans le nord-est de Paris depuis près de deux semaines, une opération marquée par des heurts avec des manifestants venus soutenir les migrants.

«Au total, 277 occupants ont été recensés. Il s'agit essentiellement de personnes originaires du Soudan, une partie d'Érythrée et de Syriens en plus petit nombre», et 74 d'entre elles, dont 20 femmes et six enfants, ont été conduites dans un centre d'hébergement, a précisé le préfet de police de Paris Michel Cadot.

Quatre gendarmes ont été blessés légèrement au cours de l'opération, «compliquée» par la présence de plus de 200 manifestants, a-t-il ajouté.

Le lycée (école secondaire) Jean-Jaurès, situé dans le 19e arrondissement parisien, avait été investi dans la nuit du 21 au 22 avril par 150 migrants, notamment afghans, yéménites, soudanais, érythréens et somaliens, venant d'un campement sauvage où vivaient plus de 1600 personnes sous une ligne de métro aérien.

Mercredi matin, la police a employé du gaz lacrymogène pour disperser  une petite foule qui avait formé une chaîne humaine afin d'empêcher l'accès à une entrée du lycée. Des manifestants, dont certains étaient masqués ou cagoulés, ont répondu par des jets de projectiles, aux cris de «tout le monde déteste la police», a constaté une journaliste de l'AFP.

Les forces de l'ordre ont accédé à l'établissement par une autre entrée en forçant une porte en fer et en dégageant des tables et des chaises qui interdisaient le passage, a rapporté à l'AFP un membre du collectif.

«Ce lycée est vide et ne sert à rien. Ces personnes sont mieux ici que dans la rue», a commenté sur place un responsable du Parti de gauche (extrême gauche) Eric Coquerel.

Le campement sous le métro aérien à la station Stalingrad (nord-est de Paris) a été démantelé lundi matin, pour la troisième fois en deux mois. Plus de 1600 migrants ont été pris en charge lors de l'évacuation, ce qui constitue un record à Paris.