La Turquie a catégoriquement démenti mercredi retarder le début de la mission des navires de l'OTAN pour enrayer le flux des migrants entre ses côtes et la Grèce voisine, ainsi que l'ont assuré des sources diplomatiques européennes.

«La Turquie a été l'artisan de (cette proposition). Prétendre qu'elle s'oppose à sa propre idée n'est ni logique ni cohérent», a réagi le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Tanju Bilgic, lors de son point de presse hebdomadaire.

«Les allégations selon lesquelles la Turquie empêche (cette mission) sont absurdes, irréalistes et fabriquées», a-t-il insisté.

Sur proposition de l'Allemagne et de la Turquie, les 28 ministres de la Défense de l'Alliance atlantique ont donné le mois dernier leur feu vert à une mission de surveillance des frontières maritimes turques en mer Égée, principal point de passage des centaines de milliers de migrants entrés sur le sol européen depuis près d'un an.

Mais cette opération, une première pour l'OTAN qui avait jusqu'à présent refusé de s'impliquer directement dans la pire crise migratoire en Europe depuis 1945, n'a toujours pas débuté.

Malgré des demandes de déploiement par le commandant allemand du groupement maritime de l'OTAN dépêché en mer Égée à la suite de l'adoption la semaine dernière du mandat de l'opération par l'Alliance, dont fait partie la Turquie, «les Turcs ont refusé» ce week-end que les navires entrent dans leurs eaux territoriales, a indiqué une source diplomatique à l'AFP.

Ses propos ont été confirmés par un autre diplomate.

Les autorités turques «ont demandé que le commandant allemand», le contre-amiral Jörg Klein, «aille à Ankara pour déterminer la zone où il pourrait se déployer», a précisé la source diplomatique.

Ces informations «ne sont pas correctes», a toutefois déclaré mercredi un porte-parole du ministère allemand de la Défense.

«Les discussions ont débuté hier (mardi) entre des représentants de l'OTAN et le commandement (de l'unité maritime qui sera déployée) d'un côté et des militaires turcs à Ankara de l'autre», a précisé ce porte-parole. «La préparation avance et sera finalisée probablement dans les jours qui viennent», a-t-il ajouté.

La question de la zone d'opérations est très sensible entre la Grèce et la Turquie, qui se querellent depuis des décennies sur des questions de souveraineté.