Un juge fédéral a reproché au Texas, mercredi, d'avoir présenté des preuves relevant «largement de la spéculation et de la rumeur» en ce qui a trait à la possibilité que des extrémistes infiltrent les réfugiés syriens souhaitant s'installer en sol texan, déboutant une fois de plus les leaders républicains qui tentent d'empêcher des familles originaires de la Syrie de refaire leur vie dans l'État américain.

La décision du magistrat David Godbey permettra à un dernier groupe de 21 personnes, pour la plupart des jeunes âgés de moins de 15 ans, de s'établir à Houston, jeudi.

Le premier groupe d'une dizaine d'individus était arrivé à Dallas plus tôt cette semaine en dépit de la campagne agressive lancée contre eux par le Texas, qui compte parmi la vingtaine d'États américains ayant juré d'interdire aux réfugiés syriens d'entrer sur leur territoire dans la foulée des attentats de Paris.

Le Texas est le seul État à avoir traîné le gouvernement américain devant les tribunaux dans le but de bloquer la réinstallation des demandeurs d'asile syriens, mais M. Godbey s'est montré sceptique par rapport à la poursuite déposée la semaine dernière.

Dans son verdict de trois pages, le juge, qui a été nommé par l'ancien président George W. Bush, a affirmé que l'évaluation des risques posés par les réfugiés syriens n'était pas du ressort de la cour et que ce genre d'exercice était généralement réservé au gouvernement fédéral.

L'administration de Barack Obama a assuré que le processus de vérification pour les réfugiés était rigoureux et pouvait durer jusqu'à deux ans. Le département de la Justice a réagi à la poursuite en informant le tribunal que les États ne pouvaient pas mettre un frein aux réinstallations. Après cette déclaration, le Texas a décidé d'abandonner sa requête pour empêcher le premier groupe de réfugiés de se rendre à Dallas.

Mais dans sa deuxième demande soumise mercredi, le procureur général du Texas, le républicain Ken Paxton, a dit disposer de nouveaux éléments montrant que les demandeurs d'asile représentaient potentiellement un danger. Pour étayer ses propos, il a cité les commentaires faits cette semaine par le représentant républicain Michael McCaul, le président du comité sur la sécurité intérieure, selon lesquels les responsables de la lutte contre le terrorisme auraient indiqué que des individus liés à des organisations terroristes avaient réussi à se glisser parmi les réfugiés accueillis par les États-Unis.

David Godbey a cependant statué, mercredi, que ces preuves reposaient essentiellement sur des ouï-dire.