«Profondément préoccupé» par les informations selon lesquelles l'un des kamikazes des attentats de Paris s'est mêlé aux réfugiés pour entrer l'Europe, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies s'inquiète néanmoins de voir plusieurs États fermer leurs portes aux migrants. L'organisation dénonce la «diabolisation» des réfugiés, craignant que ceux-ci deviennent les «boucs émissaires» des attaques en France.

«Nous sommes profondément troublés par certaines déclarations qui diabolisent les réfugiés en tant que groupe. Cela est dangereux, car cela contribuera à la xénophobie et à la peur (...), les réfugiés ne doivent pas être transformés en boucs émissaires et devenir les victimes secondaires de ces événements tragiques », a déclaré ce matin une porte-parole du HCR, Melissa Fleming

L'HCR a réagi aujourd'hui à la décision de plusieurs pays européens de fermer leurs portes à la suite des attentats en France le 13 novembre. Malgré le fait que l'un des kamikazes a emprunté la route des migrants pour se rendre en France, «nous sommes convaincus qu'il importe de préserver l'intégrité du système d'octroi de l'asile», a poursuivi Mme Fleming.

«L'immense majorité des personnes qui viennent en Europe fuient des persécutions ou les effets mortels de conflits. Beaucoup d'entre elles fuient l'extrémisme et le terrorisme, pratiqués par le même type d'individus que ceux qui étaient liés aux attentats de Paris», a indiqué Melissa Fleming.

Cet appel survient alors que plusieurs voix s'élèvent pour appeler le gouvernement de Justin Trudeau à mettre en veilleuse sa promesse d'accueillir 25 000 réfugiés syriens d'ici la fin de 2015, comme il s'était engagé en campagne électorale. Le gouvernement québécois et les maires de Montréal et Québec ont invité Ottawa à prendre son temps pour assurer la sécurité du pays.