Près de 10 000 des 25 000 réfugiés syriens attendus au Canada d'ici la fin de l'année ont déjà été «enregistrés», selon le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, John McCallum.

«On a un inventaire de presque 10 000 personnes (...) qui sont déjà enregistrées», a-t-il spécifié mardi en point de presse à l'issue de la première rencontre du comité ministériel spécial responsable du dossier.

Ces milliers de candidats syriens à l'immigration n'ont toutefois pas «nécessairement» été soumis à des contrôles de sécurité, a prévenu le ministre McCallum.

Il a réitéré que l'objectif ferme du gouvernement libéral demeurait d'accueillir 25 000 réfugiés d'ici le 31 décembre, c'est-à-dire dans un peu plus de sept semaines.

M. McCallum n'a pu préciser à quelle date les premiers réfugiés syriens pourraient fouler le sol canadien, ni à combien pourrait se chiffrer le coût de cette vaste opération humanitaire.

«Il y a beaucoup de variables à considérer, mais ce que je peux vous dire avec certitude, c'est que nous allons dire aux Canadiens quel sera le coût. On ne va pas cacher ce coût aux Canadiens», a promis le ministre.

L'objectif est de respecter la promesse faite pendant la campagne électorale en le faisant «vite», mais «bien», a-t-il insisté.

La logistique entourant l'opération est complexe: il faut notamment se pencher sur la sélection des réfugiés et les contrôles de sécurité tout en organisant le transport et l'hébergement.

Les questions de santé sont également au coeur des préoccupations, les conditions sanitaires précaires qui prévalent dans certains camps de réfugiés étant susceptibles de favoriser l'éclosion et la propagation de maladies.

«La tuberculose est l'une des (maladies) sur lesquelles nous nous pencherons. (...) Mais je suis convaincue que nous sommes entre d'excellentes mains avec l'Agence de santé publique du Canada», a dit la ministre de la Santé, Jane Philpott, qui préside le comité spécial.

Elle a ajouté que le comité interministériel considérait le dossier plus largement, en s'inspirant de l'expérience personnelle de l'une des neuf ministres qui est autour de la table, Maryam Monsef, arrivée au Canada comme réfugiée afghane.

«Nous avons parlé du fait que dans 20 ans, nous pourrions avoir un réfugié syrien assis autour de la table du conseil des ministres, et cela témoigne de la vision que nous avons pour ce plan», a relaté Mme Philpott en point de presse.

Le comité spécial doit proposer des recommandations jeudi au conseil des ministres.

John McCallum a déjà expliqué que les bases militaires canadiennes pourraient être mises à contribution pour héberger les Syriens, comme cela a été fait en 1999 avec les quelque 5000 réfugiés kosovars qui sont débarqués au pays.

Il a également indiqué que le transport pourrait se faire par voie aérienne, dans des appareils militaires ou commerciaux, de même que par bateau. Déjà, Air Canada a levé sa main et offert au gouvernement fédéral de participer à l'effort.

Selon le ministre McCallum, les réfugiés syriens qui prendront le chemin du Canada devraient venir des camps situés dans les trois pays de la région qui ont été les plus touchés par le plus important exode depuis la Seconde Guerre mondiale, soit la Turquie, la Jordanie et le Liban.

Ils pourraient venir de chacun de ces pays, d'une combinaison de deux d'entre eux ou encore d'un seul, a dit le ministre lundi.