La Suède va demander la relocalisation dans d'autres pays européens d'une partie des migrants arrivés sur son sol pour y demander l'asile, a annoncé mercredi le premier ministre.

«Le gouvernement exige une répartition des réfugiés de Suède» et leur accueil dans d'autres États membres, a écrit Stefan Löfven dans un courriel dont l'AFP a obtenu une copie.

«La Suède a pendant longtemps pris beaucoup de responsabilités par rapport aux autres pays de l'UE et nous sommes désormais dans une situation extrêmement tendue. Il est temps que d'autres pays prennent leurs responsabilités», a-t-il expliqué.

La présentation d'une demande formelle en ce sens auprès de la Commission européenne devrait être votée jeudi en Conseil des ministres.

M. Löfven, qui devait s'entretenir mercredi à Stockholm avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, n'a pas précisé le nombre de réfugiés qu'il souhaiterait voir accueillis ailleurs.

Mais la Suède pourrait demander à bénéficier du plan européen visant à répartir 160 000 migrants à partir de «points chauds», des centres où ils sont identifiés et enregistrés à leur arrivée en Italie et en Grèce, selon l'agence de presse TT.

Stockholm estime en effet pouvoir prétendre au quota de 54 000 personnes auquel la Hongrie a renoncé en s'excluant de ce mécanisme.

La Suède attend jusqu'à 190 000 réfugiés cette année, un chiffre qui rapporté à sa population correspondrait pour l'Allemagne à l'arrivée de 1,6 million de personnes.

Face à cet afflux, les autorités sont débordées et peinent à trouver un toit pour chaque nouvel arrivant, les centres étant engorgés.

Fervent avocat d'une ouverture des frontières de l'UE aux migrants fuyant la violence en Syrie ou en Afghanistan, le premier ministre social-démocrate a reconnu que son pays était «aux limites de ses capacités d'accueil».

Le gouvernement et l'opposition se sont mis d'accord fin octobre sur une série de mesures destinées à endiguer l'afflux de demandeurs d'asile.

Cet accord prévoit de délivrer des permis de séjour provisoires plutôt que permanents à certains demandeurs, de relever les conditions de ressources exigées au titre du regroupement familial et d'accélérer les demandes et la reconduite à la frontière des déboutés.

Il doit également permettre de mieux répartir les migrants sur le territoire national en échange d'une dotation exceptionnelle aux communes pour éviter des inégalités trop frappantes dans l'accueil des réfugiés.