Les États-Unis pourraient accueillir dix fois plus que les 10 000 réfugiés syriens qu'ils se sont engagés à réinstaller sur leur sol en 2016, une réponse jugée trop modeste et qui pourrait peser sur le bilan du président américain, ont critiqué mardi des ONG.

Face à la crise des réfugiés qui frappe l'Europe, Barack Obama a ordonné la semaine dernière l'accueil sur le territoire américain d'au moins 10 000 Syriens à la fin de l'année budgétaire 2016 (qui se termine le 30 septembre). À la fin du mois de septembre 2015, ils ne seront à peine que 1800 réfugiés de ce pays en guerre à être acceptés sur le territoire américain depuis 2011.

Des chiffres dérisoires au regard des plus de quatre millions de réfugiés syriens dans le monde, essentiellement dans des camps en Turquie, au Liban, en Jordanie et en Irak, et compte tenu de la tradition historique d'accueil de l'Amérique.

«C'est en train de se transformer rapidement en une question d'héritage pour l'administration Obama», a taclé le vice-président pour les États-Unis de l'ONG Oxfam, Paul O'Brien.

«Ces 10 000, nous pourrions pour ainsi dire arriver à ce chiffre les yeux fermés», a critiqué le responsable d'Oxfam lors d'une conférence de presse à Washington, aux côtés des associations internationales Save the Children et Mercy Corps.

Les États-Unis pourraient facilement «ajouter un zéro» aux 10 000 réfugiés syriens, soit au moins 100 000 personnes, ont évalué ces ONG devant la presse.

Elles ont rappelé que dans les années 1970 les États-Unis avaient ouvert leurs portes à plus de 300 000 personnes fuyant la guerre du Vietnam et que Washington accueille encore chaque année au moins 70 000 réfugiés, toutes nationalités confondues.

Pour la Syrie, «nos associations font tout ce qu'elle peuvent sur le terrain», a assuré la président de Save the Children, Carolyn Miles, exhortant les États-Unis et les autres grandes puissances à faire bien davantage pour ce pays en guerre, à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies fin septembre à New York.

Save the Children n'avait récolté que 200 000 dollars de dons pour la Syrie depuis le début de l'année. La photo choc d'un garçonnet syrien mort noyé sur une plage lui a permis de lever un million de dollars en deux semaines, a confié Mme Miles.