Des fonctionnaires fédéraux analysent les mesures proposées par le gouvernement Couillard pour faciliter l'accueil au Québec de réfugiés syriens. Mais la ministre Kathleen Weil n'a pas encore discuté du dossier de vive voix avec son homologue Chris Alexander, a-t-elle indiqué mercredi matin.

Le bureau de Mme Weil avait indiqué à La Presse Canadienne que la ministre devait s'entretenir mardi avec M. Alexander sur la question des réfugiés. Mais en point de presse mercredi, la ministre a affirmé que cette conversation n'a pas eu lieu.

Les demandes de Québec ont plutôt été transmises à des fonctionnaires fédéraux.

« On a transmis les stratégies qu'on propose, alors ils sont en train d'analyser ces stratégies », a indiqué Mme Weil en point de presse.

Québec s'est engagé lundi à tripler le nombre de réfugiés qui fuient la guerre civile en Syrie. Québec souhaite en recevoir 3650, au lieu des 1200 prévus à l'origine.

Le premier ministre Philippe Couillard compte lui-même parrainer une famille.

Mme Weil a demandé la collaboration d'Ottawa pour accélérer le traitement des demandes. Mais en campagne électorale, Stephen Harper s'est montré réticent à hausser le nombre d'admissions de réfugiés, insistant sur l'importance d'assurer la sécurité au Canada.

« On ne demande pas du tout de compromis sur la sécurité, c'est important qu'on le dise aux Québécois, a rétorqué Mme Weil mercredi. C'est normal, ils le font toujours. Donc la question du traitement des dossiers, c'est beaucoup comment on peut rendre ça plus rapide, l'accélérer. »

Péladeau presse Ottawa d'agir

Plus tôt en matinée, le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a pressé le fédéral de faciliter la venue au Canada de réfugiés syriens. Il compte appuyer les mesures annoncées par le gouvernement Couillard lundi.

« À l'heure actuelle, il ne semble pas que le gouvernement fédéral ait une grande ouverture », a-t-il déploré à l'entrée d'une réunion de ses députés.

Le chef péquiste a noté que plusieurs provinces ont annoncé des mesures d'aide aux réfugiés, en citant la Colombie-Britannique, l'Alberta et l'Ontario.

À ses yeux, le fédéral peut faciliter l'entrée au pays des réfugiés syriens sans compromettre la sécurité.

« À l'heure actuelle, les délais qui existent, qui se situent autour d'une année, sont absolument inconciliables avec l'ouverture que nous devons avoir à l'égard de ce drame humain », a-t-il dénoncé.