Alors que la Colombie-Britannique joint ses efforts à ceux d'autres provinces canadiennes en annonçant de nouveaux appuis aux réfugiés syriens, une experte en immigration fait valoir que les appels à augmenter la capacité d'accueil canadienne oublient de s'intéresser à une question cruciale: qui paiera la facture?

La professeure de sociologie Monica Boyd, de l'Université de Toronto, estime qu'au cours de la première année, la facture s'élève à environ 35 000 $ par famille. Toutefois, elle remarque que le financement est absent des discussions publiques entre Ottawa et de plus en plus de provinces canadiennes.

La titulaire de la Chaire de recherche du Canada en immigration, inégalités et politiques publiques croit aussi qu'un certain nombre de choses demeurent non dites, principalement la provenance des fonds qui soutiendront l'arrivée de nouveaux réfugiés au pays.

Selon les lois en vigueur, les provinces ne peuvent pas légalement parrainer des réfugiés; seuls le gouvernement fédéral et les particuliers en ont le droit. Toutefois, cela n'a pas empêché les provinces de faire diverses annonces touchant les réfugiés, et de presser Ottawa d'en accueillir davantage.

Mardi, la première ministre de Colombie-Britannique, Christy Clark, a annoncé un «fonds de préparation» d'un million de dollars pour aider les réfugiés syriens à s'installer dans sa province.

L'argent servira entre autres à offrir des services de psychologie post-traumatique, à appuyer les associations professionnelles à accélérer le processus de reconnaissance de titres de compétences, à aider les programmes d'intégration sur le marché du travail et à appuyer les groupes de particuliers souhaitant parrainer des réfugiés.

«Même si nous n'avons aucun pouvoir de décision quant à qui est accepté au Canada, nous pouvons faire beaucoup pour aider ceux qui arrivent», a affirmé Christy Clark.

Lundi, le gouvernement du Québec a annoncé qu'il souhaitait accueillir 3650 réfugiés syriens cette année, soit 2450 de plus que la cible qu'il s'était fixée au départ. L'enveloppe de 29 millions $ associés à cette annonce permettra de financer les services offerts aux réfugiés, dont le soutien à l'habitation, la francisation, l'éducation, l'aide à l'emploi et les services de santé.

La semaine dernière, l'Ontario a demandé à Ottawa d'accepter 5000 réfugiés syriens d'ici la fin de l'année.

De son côté, le Manitoba a annoncé un budget de 40 000 $ pour aider les organismes fournissant des services d'intégration et d'installation aux nouveaux arrivants pour qu'ils puissent accueillir des centaines de réfugiés supplémentaires au cours des prochains mois.