Elle a été jalouse de Michelle Obama, de Ségolène Royal et de Julie Gayet. Paris Match la décrit comme une femme «possessive», «blessée» et «fragile». Elle soutient que le président François Hollande «n'aime pas les pauvres» et qu'il continue de la «harceler» à coup de textos.

Une journée avant la publication de son livre Merci pour ce moment, l'ex-première dame de France Valérie Trierweiler a fourni des extraits exclusifs et sans pudeur à Paris Match, son ancien employeur.

La Presse a mis la main sur un exemplaire du magazine tôt hier matin après son arrivée en kiosque. À 9h25, le kiosque à journaux en face de l'Élysée était déjà en rupture de stock.

Dans ce livre de 320 pages, publié aujourd'hui aux Éditions Les Arènes (et en librairie au Québec dans environ deux semaines), l'ex-première dame de France ne mâche pas ses mots. Elle s'en prend à son ex-conjoint «adultère», François Hollande. Elle confesse ses réactions «d'hystérie» quand le président français parlait avec son ex-femme, Ségolène Royal.

Valérie Trierweiler raconte comment elle s'est réfugiée dans une boîte de somnifères quand une rumeur de liaison entre Hollande et l'actrice Julie Gayet a fait les manchettes matinales, en janvier dernier.

Selon Colombe Pringle, chroniqueuse médias émérite en France (Canal+, Vogue, L'Express) et ex-directrice du magazine Point de vue, le contenu du livre Merci pour ce moment nuira autant au président Hollande qu'à Valérie Trierweiler.

«C'est une bombe, et il y aura des blessés, lance Colombe Pringle. C'est le déchirement d'un couple, où sont mêlés le privé, le politique, la rivalité, l'intime, le public. Le président n'en sort pas grandi. Valérie Trierweiler récupère une certaine forme d'autonomie après l'humiliation de la rupture. Mais je crois que cet acte-là sera plus fatal que le tweet.»

Rappelons qu'en 2012, Mme Trierweiler avait provoqué le scandale «du tweet» en donnant publiquement son soutien sur Twitter à Olivier Falorni, rival de Ségolène Royal, ex-femme de Hollande, dans le cadre des législatives.

Un livre «destructeur»

La publication du livre de Valérie Trierweiler survient dans le contexte où François Hollande bat des records d'impopularité dans les sondages.

Olivier Picard, chroniqueur politique au Nouvel Observateur et coauteur du livre Mariage, sexe et tradition, croit que le livre nuira beaucoup à l'homme d'État. «Les révélations intimes du livre atteignent l'autorité du président de la République et sa capacité à incarner la fonction présidentielle, dit-il. Elles touchent une dimension du président qui était restée intacte. Personne ne remettait en question la bonne volonté du président. [...] Là, on met en cause ses goûts, sa façon de considérer les pauvres, son insensibilité et son attitude désinvolte avec ses proches. Ce sont des reproches graves qui auront forcément des incidences sur la perception des Français de sa personne.»

À ce sujet, Valérie Trierweiler écrit notamment, cinglante: «Il s'est présenté comme l'homme qui n'aime pas les riches. En réalité, le président n'aime pas les pauvres. Lui, l'homme de gauche, dit en privé: «les sans-dents» très fier de son trait d'humour.»

Selon l'auteur et journaliste, «ce livre est dangereusement destructeur» et constitue «un vulgaire mélange de genres entre le public et le privé», surtout en cette période où les Français ont perdu foi envers les autorités politiques et où il y a «une montée du Front national». «C'est irresponsable», conclut-il.

Tirage élevé

Merci pour ce moment a déjà droit à un tirage fort élevé de 200 000 exemplaires, rapporte le Huffington Post. Hier, le livre avait deja atteint le sommet des ventes sur Amazon France.

L'an dernier, un livre de Cécilia Sarkozy avait été tiré à 70 000 exemplaires. «Et elle révélait assez peu de choses, dit Colombe Pringle. Dans ce cas-ci, cela frise le vulgaire et une certaine indécence, donc oui, ça va plaire. C'est un très bon coup de l'éditeur. Tout le monde voulait publier ce livre.»

«J'observe la mine sombre de Michelle, à côté, et elle me plaît encore davantage. Je me réjouis de ne pas être la seule jalouse. Oui, jalouse, je le suis, comme je l'ai été avec chaque homme que j'ai aimé.»

«L'information Julie Gayet est le premier titre des matinales. [...] Je craque, je ne peux pas entendre ça, je me précipite dans la salle de bains. Je saisis le sac qui contient des somnifères. François m'a suivie. Il tente de m'arracher le sac. Je cours dans la chambre...»