Les Vénézuéliens ont offert les plus grands honneurs à leur défunt président hier à Caracas, lors de funérailles nationales d'une ampleur jamais vue dans ce pays.

C'est au rythme de l'hymne national vénézuélien, interprété par l'Orchestre symphonique Simon Bolivar et entonné avec coeur et sanglots par des milliers de personnes, que les funérailles du Comandante se sont ouvertes.

Trente-deux chefs d'États et une cinquantaine de délégations y ont assisté, la plupart provenant de pays latino-américains.

Les dirigeants ont tour à tour pris part à des haies d'honneur près du cercueil d'Hugo Chavez, en observant une minute de recueillement.

À l'extérieur, une foule impressionnante mais dispersée, a assisté à l'événement diffusé en direct sur plusieurs écrans géants.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, un grand ami et allié du défunt président, a été chaudement applaudi par la foule à son arrivée et a presque été ovationné durant la cérémonie, lorsqu'il a embrassé le cercueil du Comandante.

Le Canada était représenté par une délégation à laquelle s'est joint l'ancien premier ministre Jean Chrétien.

Lors de son hommage à Hugo Chavez, son dauphin Nicolas Maduro, au bord des larmes, a rendu un vibrant hommage. « Je vous promets loyauté au-delà de la mort « a-t-il déclaré, la voix chevrotante.

« C'est une cérémonie unique, a dit George Castro, les yeux rivés sur un écran géant. J'ai vraiment l'impression de vivre un moment. «

Sur l'avenue des Héros, là où ont lieu chaque année les défilés militaires pour célébrer le jour de l'indépendance, des milliers de Vénézuéliens sont restés en file sur plusieurs kilomètres, préférant manquer la cérémonie pour pouvoir défiler plus tard en chapelle ardente devant le cercueil.

Des centaines de militaires et de bénévoles ont d'ailleurs passé la journée à leur distribuer des sandwichs et des boissons, puisque certains attendaient patiemment depuis plus de huit heures.

Succession dénoncée

En soirée, le vice-président Nicolas Maduro, qu'Hugo Chavez avait nommé comme successeur, a été assermenté président lors d'une session spéciale de l'Assemblée nationale.

Un geste sévèrement critiqué par le candidat pressenti de l'opposition, Henrique Capriles, qu'il a qualifié de « fraude constitutionnelle «.

Selon l'interprétation que fait l'opposition de l'article 233 de la Constitution, c'est le président de l'Assemblée nationale qui doit assumer les fonctions de président en cas de décès du chef de l'État.

Au moment où Nicolas Maduro prêtait serment, une cacophonie de casseroles a retenti pendant au moins 45 minutes à travers Caracas, en guise de protestation.

On s'attend à ce que des élections soient déclenchées sous peu, probablement au terme des sept jours supplémentaires de chapelle ardente qui ont été annoncés, pour permettre à tous les Vénézuéliens qui font la file, de rendre un dernier hommage au Commandante.