Concernant les armes à feu, les sceptiques seront confondus, et à plus d'un titre, foi de président américain.

Samedi matin, la Maison-Blanche s'est d'abord attaquée, photo à l'appui, aux conservateurs qui doutent de l'intérêt de Barack Obama pour la pratique du tir au pigeon d'argile.

Et, hier après-midi, le président s'est lui-même rendu au Minnesota pour convaincre ses compatriotes encore incertains de la nécessité de durcir les lois sur les armes à feu.

«La grande majorité des Américains, dont les propriétaires d'armes à feu, approuvent la vérification systématique des antécédents de tous les acheteurs», a déclaré le président à une assemblée de policiers au Centre des opérations spéciales de la police de Minneapolis.

«Nous ne devrions pas nous arrêter là. Nous devrions rétablir l'interdiction des armes d'assaut de style militaire et des chargeurs pouvant contenir plus de 10 balles», a-t-il ajouté.

Le discours de Barack Obama s'inscrivait dans sa campagne pour un meilleur contrôle des armes à feu lancée au lendemain de la tuerie de Newtown, qui a fait 26 morts, dont 20 enfants âgés de 6 et 7 ans, le 14 décembre dernier, dans une école élémentaire. Le président poursuivra sa croisade mardi prochain à l'occasion de son discours sur l'état de l'Union.

«Le temps d'agir est venu. Nous n'attendrons pas le prochain Newtown, ou le prochain Aurora», a encore dit le président à Minneapolis. Il a appelé le Congrès à tenir des votes sur ses propositions, une requête qui risque d'être rejetée au moins en partie.

Tir au pigeon d'argile

Barack Obama aura peut-être plus de facilité à convaincre les sceptiques de son intérêt pour le tir au pigeon d'argile. Dans une interview publiée la semaine dernière par l'hebdomadaire The New Republic, il avait confié qu'il pratiquait régulièrement ce sport à Camp David avec ses invités.

Le président voulait ainsi démontrer qu'il n'était pas complètement opposé aux armes à feu. Or, nombre de ses critiques conservateurs ont mis en doute sa passion jusque-là inconnue pour le tir.

«S'il pratique le tir au pigeon d'argile, pourquoi n'en avons-nous pas entendu parler avant? Pourquoi n'avons-nous pas vu de photos?», a demandé sur CNN la représentante républicaine du Tennessee Marsha Blackburn, qui exprimait ainsi un scepticisme répandu au sein de la droite américaine.

Après une semaine de questions semblables, la Maison-Blanche a fini par répondre en publiant sur le site Flickr une photo de Barack Obama en pleine action, fusil à l'épaule. La photo a été prise le 4 août dernier, jour du 51e anniversaire de naissance du président, dans le stand de tir de Camp David, résidence secondaire des présidents américains dans le Maryland.

L'image n'a pas convaincu tout le monde, ce à quoi les proches de Barack Obama semblaient s'attendre. Peu après la publication de la photo, l'ancien conseiller du président David Plouffe a publié sur Twitter un message à l'intention des «complotistes»: «Faites-nous plaisir: que commencent les théories de conspiration sur le trucage de la photo!»