En promulguant le texte sur le relèvement du plafond de la dette, Barack Obama a mis fin hier à un feuilleton budgétaire qui aura poussé les États-Unis au bord du défaut de paiement et écorné davantage l'image des dirigeants politiques du pays, y compris celle du président.

Le chef de la Maison-Blanche a signé en début d'après-midi le texte relatif à l'accord sur la dette, peu après son adoption par le Sénat, par 74 voix contre 26. Il avait jusqu'à minuit hier soir pour promulguer cet accord approuvé la veille par la Chambre des représentants, faute de quoi le gouvernement américain aurait pu avoir à faire face à une catastrophe économique.

Dans la roseraie de la Maison-Blanche, Barack Obama a déclaré que l'accord sur le relèvement de la dette, conclu après des semaines de bataille entre les deux partis, constituait «un premier pas important» pour remettre de l'ordre dans les finances publiques des États-Unis.

Il a également réitéré son plaidoyer pour une «approche équilibrée» de la réduction de la dette, qui a atteint son plafond de 14 300 milliards de dollars en mai.

Justice sociale

«Tout le monde devra contribuer, ce n'est que justice. C'est le principe pour lequel je vais me battre dans les prochaines phases du processus», a-t-il déclaré en insistant pour que les Américains les plus riches soient mis à contribution.

«On ne peut pas équilibrer le budget sur le dos de ceux-là mêmes qui ont le plus souffert de la récession», a-t-il ajouté

Le texte promulgué par Barack Obama prévoit des réductions budgétaires de 2100 milliards de dollars en 10 ans. Il ne prévoit pour le moment aucune hausse d'impôts, un point sur lequel le président a dû plier devant la pression des républicains. Son incapacité à imposer son point de vue à ce sujet lui a valu d'être critiqué par plusieurs commentateurs et partisans progressistes.

Le président a cependant laissé entendre que de nouveaux revenus pourraient être générés par l'entremise d'une réforme fiscale. Il incombera à une commission bipartite de débattre de cette question d'ici à la fin de l'année. La mission de ce groupe est de déterminer les réductions budgétaires à exécuter dans le cadre de la deuxième phase de l'accord sur la dette.

Mesures fiscales

En attendant, Barack Obama a tenté de recentrer le débat politique sur les questions économiques qui pourraient être déterminantes pour ses chances d'être réélu à la Maison-Blanche en 2012.

«Quand le Congrès rentrera de vacances, je l'inciterai à prendre immédiatement des mesures bipartites qui feront la différence, a-t-il dit. Cela créera un climat propice à l'embauche pour les entreprises, les gens auront plus d'argent dans leurs poches et pourront le dépenser. Les chômeurs pourront trouver de bons emplois. Nous devons commencer par décider plus d'allégements fiscaux pour les familles de la classe moyenne.»

«Dans les prochains mois, je vais aussi continuer à me battre pour ce qui importe le plus aux Américains: de nouveaux emplois, des salaires plus élevés et une croissance économique plus rapide», a-t-il ajouté.