Tout baignait pour Rahm Emanuel, l'ancien chef de cabinet de la Maison-Blanche devenu candidat à la succession du maire de Chicago, Richard Daley.

Il menait largement sur ses adversaires dans l'opinion publique, dans le financement électoral et les appuis prestigieux. «Si vous voulez que la Ville des vents jouisse d'un tourbillon de leadership, Rahm Emanuel est votre maire», a déclaré Bill Clinton la semaine dernière, encourageant les citoyens de Chicago à voter pour son ancien conseiller le 22 février.

Inéligible

Pourtant, ce matin, rien ne va plus pour Rahm Emanuel, qui a été déclaré inéligible à la mairie de Chicago par une cour d'appel de l'Illinois, hier. Selon deux des trois juges de cette instance, Emanuel ne répond pas aux exigences de la loi de Chicago, qui requiert notamment que les candidats à la mairie aient vécu dans la ville au moins un an avant les élections. Or, Emanuel a vécu la majeure partie des deux dernières années à Washington, où il a servi Barack Obama après avoir représenté une circonscription de Chicago, sa ville natale, à la Chambre des représentants.

Emanuel interjettera appel de la décision devant la Cour suprême de l'Illinois. «Je suis persuadé que nous gagnerons, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Je possède toujours une maison ici, j'ai hâte de pouvoir y revenir. Je vote ici, je paie mes impôts ici. Je crois que les gens de Chicago ont le droit de décider qui sera leur prochain maire.»

Emanuel se retrouve par ailleurs dans une situation singulière. Non seulement l'homme à qui il a loué sa maison de Chicago ne veut pas la quitter avant la fin de son bail, mais il a lui-même mené une brève campagne pour succéder à Richard Daley.