Si George W. Bush avait décidé de faire tomber le régime égyptien d'Hosni Moubarak plutôt que de renverser Saddam Hussein en Irak, la démocratie aurait pu s'implanter en Égypte et faire des petits ailleurs dans le monde arabe.

L'hypothèse audacieuse est celle d'Ibrahim Eissa, journaliste et figure de proue de l'opposition au régime égyptien. «Si la théorie des dominos peut fonctionner au Moyen-Orient, c'est à partir d'ici», lance-t-il.

 

Pourquoi? Parce que l'Égypte demeure le poids lourd du monde arabe. Pour ce qui est de sa population (tout près de 85 millions d'habitants), mais aussi en ce qui concerne l'influence. Et que dire de sa situation géographique, notamment de sa frontière avec Israël et de ses accès à la Méditerranée et à la mer Rouge!

Raisons pour lesquelles cette nation et sa situation politique demeurent au premier plan des priorités de nombreux pays, y compris les États-Unis. Washington verse d'ailleurs à cet allié crucial environ 1 milliard par année.

Ce n'est donc pas un hasard si le président américain Barack Obama a choisi en 2009 Le Caire, capitale égyptienne, pour prononcer son premier grand discours à l'attention du monde musulman.

«L'Égypte est un enjeu international», ajoute le journaliste lorsqu'on le questionne sur l'importance des élections à venir.

«L'Égypte est une force de stabilité régionale et de modération pour le Moyen-Orient», renchérit le directeur du Centre d'études stratégiques et politiques Gamal Abdel Gawad.

Cet expert reconnaît que l'influence du pays a diminué ces dernières années. Toutefois, selon lui, «l'effet de contagion des développements en Égypte sur le reste du monde arabe demeure grand».