Teresa Lewis est-elle une dangereuse psychopathe ou une femme manipulée et simple d'esprit?



C'est le débat qui fait rage aux États-Unis cette semaine, alors que Lewis, 41 ans, doit être exécutée demain en Virginie. Lewis deviendrait la première femme à mourir de cette façon dans l'État depuis 98 ans, et la 12e aux États-Unis depuis le rétablissement de la peine de mort, en 1976.

Teresa Lewis a été condamnée en 2003 après avoir été reconnue coupable d'avoir comploté avec deux hommes pour faire assassiner son mari, et le fils de celui-ci, pour toucher leur assurance vie.

Lewis avait rencontré les deux hommes, Matthew Shallenberger et Rodney Fuller, dans un Walmart du comté de Pittsylvania, en Virginie.

Durant la nuit du 30 octobre 2002, Shallenberger et Fuller ont fait irruption dans la maison mobile de Lewis et ont ouvert le feu sur son mari, Julian, et sur le fils de celui-ci, C.J.

Avant de mourir, Julian Lewis a dit aux policiers: «Ma femme connaît les assaillants.»

Le procès a révélé que Teresa Lewis avait payé 1200$ pour l'achat des armes utilisées dans les meurtres. Le trio avait convenu de séparer la somme de l'assurance vie de C.J. Lewis, qui s'élevait à 250 000$.

Handicap mental

Teresa Lewis a plaidé coupable à sept chefs d'accusation, dont celui d'avoir embauché des tueurs à gages. Elle a été condamnée à la peine capitale, alors que les deux hommes ont reçu des peines de prison à vie.

Les avocats de Lewis font valoir que leur cliente est atteinte de handicap mental. Des tests menés par des psychologues placent son quotient intellectuel à 72, deux points au-dessus de la définition légale du retard mental.

Les avocats font aussi valoir que, dans une confession rédigée en 2006, Matthew Shallenberger admet avoir séduit Lewis dans le but de monter un complot pour tuer son mari et toucher les sommes de l'assurance.

«Les meurtres de Julian et C.L. étaient mon idée, a-t-il écrit. J'avais besoin d'argent, et Teresa était une proie facile.» Shallenberger s'est enlevé la vie en prison en 2006.

Question cruciale

La question du retard mental est cruciale: la Cour suprême des États-Unis a tranché que l'exécution d'une personne atteinte d'un handicap mental contrevenait au huitième amendement de la Constitution, qui interdit les punitions cruelles et inhabituelles.

Lundi, les avocats de Lewis ont envoyé une ultime demande au gouverneur de la Virginie, Bob McDonnell. Ils invoquent la lettre de Shallenberger et les déficiences intellectuelles profondes de Lewis pour demander que la peine soit changée en condamnation à la prison à vie.

Le gouverneur McDonnell a jusqu'ici refusé à deux reprises d'accorder sa clémence. Les avocats de Teresa Lewis, qui doit mourir par injection demain soir, ont aussi demandé à la Cour suprême des États-Unis d'intervenir.

Les supporteurs de Lewis estiment que le fait que la détenue soit une femme joue en sa défaveur.

«Les gens ne veulent pas dire, vous savez: «Nous avons été cléments parce qu'il s'agit d'une femme»», a dit le révérend Lynn Litchfield, qui appuie Lewis. «Ils vont aller de l'avant en dépit des preuves dans le dossier.»