Alors que les ténors socialistes se positionnent en vue des primaires prévues par le parti avant l'élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy sonne la fin de la récréation dans les rangs de la droite.

Le chef d'État a fait savoir cette semaine, lors d'une rencontre privée à l'Élysée avec un groupe de parlementaires, qu'il pensait à la stratégie à suivre pour assurer sa réélection.

 

Selon le quotidien Le Monde, les participants à la réunion avaient «la consigne de faire savoir ce qui était dit, ou au moins aucune interdiction de le faire», question de couper court aux spéculations.

Le message devrait calmer les ardeurs de figures importantes de la droite, comme l'ex-premier ministre Alain Juppé, qui se sont mis à évoquer publiquement leur intérêt pour le scrutin au lendemain des élections régionales de mars dernier.

Les mauvais résultats du parti au pouvoir ont suscité des doutes sur le leadership de Nicolas Sarkozy, qui a vu sa cote dans les sondages dégringoler à un niveau sans précédent.

Bien qu'elle ait légèrement remonté depuis, seuls 38% des Français ont aujourd'hui une opinion positive de l'action du président. Le premier ministre François Fillon reçoit pour sa part le soutien de 48% de la population.

Selon plusieurs médias français, Nicolas Sarkozy envisagerait de se poser, en vue d'un second mandat, comme le «président protecteur» après avoir été le «président réformateur» durant ses cinq premières années à la tête de l'État.

Plusieurs de ces réformes n'ont pas abouties, démontrant le fait que la «méthode Sarkozy est dans l'impasse», souligne dans une récente lettre ouverte le sociologue Denis Muzet.

Selon cet analyste des médias, l'omniprésence médiatique du président montre ses limites auprès de la population.

«L'année 2009 a vu Nicolas Sarkozy s'éparpiller sur tous les fronts, en se projetant en temps réel sur chaque sujet au mépris de leur hiérarchie, ou plus précisément avec pour seul critère hiérarchique la pression des médias et de l'opinion. Ce faisant, non seulement il n'a plus maîtrisé l'agenda médiatique, mais il a renforcé, par ses initiatives désordonnées, le sentiment de confusion des Français», relève M. Muzet.

«La gouvernance médiatique instantanée a atteint ses limites», conclut-il.