Haïti, Chili, Chine... Les tremblements de terre font les manchettes cette année. En Californie, où le «Big One» est attendu, les séismes sont aussi ressentis plus fréquemment.

Depuis le début de l'année, 70 tremblements de terre d'une magnitude de plus de 4 sur l'échelle de Richter ont été enregistrés dans l'État américain. À titre de comparaison, 30 de ces séismes se sont produits durant l'année 2009, et 29 en 2008.

 

Un regain d'activité qui ne signifie pas nécessairement que le «Big One» est sur le point de se produire, explique Mark L. Benthien, porte-parole du Southern California Earthquake Center.

«Un tremblement de terre majeur est toujours une possibilité en Californie. Un séisme peut se produire dans 10 jours comme dans 10 ans. Certaines années, les tremblements de terre sont plus fréquents, d'autres années, ils le sont moins. Peu importe: le Big One va survenir un jour, c'est certain.»

Plus de 300 failles susceptibles de produire des séismes d'une magnitude de 6 ou plus sont répertoriées dans le sud de la Californie, rappelle-t-il. «Chacune de ces failles présente un danger potentiel.»

Sur le qui-vive

Le tremblement de terre d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter survenu plus tôt ce mois-ci en Basse-Californie a mis des millions de personnes sur le qui-vive. Les dommages n'ont pas été très importants, car la secousse s'est produite dans le désert, loin des grandes villes.

À Los Angeles, deuxième ville des États-Unis, le dernier grand séisme est survenu dans la nuit du 17 janvier 1994. Cinquante-sept personnes ont perdu la vie, et plus de 9000 autres ont été blessées. L'épicentre était situé à Northridge, banlieue de L.A. Les dégâts ont été évalués à 20 milliards de dollars.

John Porter, musicien qui habite Los Angeles depuis le début des années 80, dit avoir ressenti «des dizaines» de tremblements de terre au fil des ans. Il a été éjecté de son lit durant celui de 1994.

«Le tremblement de terre de 1994 m'a fait vraiment peur, dit-il. Les autres, ce ne sont que des vibrations qui durent plus ou moins longtemps, et qui n'ont pas de conséquences.»

Plusieurs plaques tectoniques se rencontrent dans le sud de la Californie, formant des failles qui accumulent de la pression durant des décennies. Celle qui inquiète le plus les scientifiques est la faille de San Andreas, fissure de 1300 km qui traverse la Californie du nord au sud.

Le dernier séisme majeur de la faille de San Andreas a été le tremblement de terre de San Francisco, en 1906, qui a détruit la majorité de la ville. La partie sud de la faille n'a pas connu de séisme majeur depuis plus de 300 ans.

Être prêt

En attendant le «Big One», les citoyens se préparent. Chaque année, la Californie organise un Big Shake Out, simulation d'un tremblement de terre à laquelle des millions de personnes prennent part. Le 21 octobre dernier, à 10h21, 6,9 millions de personnes ont prétendu qu'un tremblement de terre se déclenchait. La simulation donne l'occasion aux écoles et aux entreprises de revoir leurs mesures d'urgence.

Les autorités suggèrent aux résidants d'avoir de l'eau chez eux, ainsi que de la nourriture et du matériel de premiers soins.

Mark L. Benthien dit posséder un réservoir de 50 gallons d'eau potable, de la nourriture, du matériel de secours et de l'argent comptant en petites coupures, histoire de ne pas devoir aller faire la file au guichet automatique du coin après un séisme. «J'améliore ma trousse de secours au fil des mois. Elle est maintenant assez complète.»

Ses voisins et amis ne sont pas aussi préparés que lui, note-t-il.

«Les gens ont d'autres problèmes dans leur vie, ils ont d'autres chats à fouetter. C'est dans la nature humaine. C'est pour cela qu'il faut en parler. Pour que les gens n'oublient pas qu'un séisme peut survenir et changer leur vie.»