Il n'y aura pas eu de collision frontale lors du premier tête-à-tête entre Barack Obama et Benyamin Nétanyahou depuis leur entrée en fonction, mais un rare désaccord s'est dessiné entre les États-Unis et Israël sur une priorité américaine: la création d'un État palestinien.

Après un entretien de 90 minutes à la Maison-Blanche ayant également porté sur le programme nucléaire de l'Iran, les deux hommes ont témoigné devant la presse d'une certaine chaleur l'un envers l'autre, mais ils n'ont pu cacher leurs visions divergentes sur la solution à deux États préconisée par Washington pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.

 

«J'ai dit auparavant et je le répéterai ici qu'il est dans l'intérêt, je crois, non seulement des Palestiniens, mais aussi des Israéliens, des États-Unis et de la communauté internationale de parvenir à une solution à deux États, dans laquelle Israéliens et Palestiniens vivent côte à côte dans la paix et la sécurité», a déclaré le président américain, assis aux côtés du premier ministre israélien dans le bureau Ovale.

Il a également rappelé qu'Israël se devait de mettre fin aux constructions dans les colonies juives de Cisjordanie occupée, conformément à la «feuille de route» adoptée en 2003.

«La colonisation doit cesser pour que nous puissions avancer», a-t-il précisé.

Prenant la parole à son tour, Benyamin Nétanyahou a refusé d'appuyer explicitement l'idée d'un État palestinien indépendant ou d'évoquer la question des colonies juives de Cisjordanie. Il a exprimé la volonté d'entamer des négociations «immédiatement» avec les Palestiniens, tout en posant des conditions qui rendront la chose difficile. L'une de ces conditions est que les Palestiniens reconnaissent à Israël le droit d'exister en tant qu'État juif.

«Je veux dire clairement que nous ne voulons pas gouverner les Palestiniens», a déclaré le premier ministre israélien.

«Je crois que nous pouvons envisager un arrangement dans lequel Palestiniens et Israéliens vivent côte à côte dans la dignité, la sécurité et la paix», a-t-il ajouté.

Le programme nucléaire de l'Iran a également fait l'objet de discussions entre les deux hommes. Il s'agit d'un dossier prioritaire pour le chef du gouvernement israélien, qui considère la république islamique comme une menace existentielle pour l'État hébreu.

Au sortir de son tête-à-tête avec le premier ministre Nétanyahou, le président Obama a assuré que la sécurité d'Israël était «d'une importance capitale» pour les États-Unis. Il a précisé qu'il s'attendait à une réponse positive de la part de Téhéran à l'ouverture diplomatique de son administration d'ici la fin de l'année. Mais la patience de Washington n'est pas illimitée.

«Nous n'allons pas discuter éternellement», a-t-il dit, tout en refusant de fixer un calendrier «artificiel» pour décider du succès ou de l'échec de sa diplomatie.