Et le quatrième jour, il se pencha sur l'économie, pressant les dirigeants démocrates et républicains du Congrès de mettre de côté leurs divergences pour adopter un plan de relance qui permettra aux États-Unis de sortir de la crise actuelle.

«Nous faisons face à une crise économique peut-être sans précédent, à laquelle nous devons répondre, et répondre rapidement», a déclaré Barack Obama, qui souhaite pouvoir signer un plan de relance à la mi-février.

 

Le Congrès américain respectera peut-être cette échéance, mais les dirigeants de l'opposition républicaine ont continué hier à émettre des réserves sur l'ampleur et la nature de l'effort réclamé par les démocrates, qui s'élèverait à plus de 800 milliards de dollars.

Le plan de relance du président et de ses alliés démocrates prévoit notamment des réductions d'impôts, des investissements dans les infrastructures publiques et de l'aide aux gouvernements locaux.

Les républicains, qui ont présenté leur propre plan de relance lors d'une rencontre à la Maison-Blanche, ont mis l'accent sur les déductions fiscales à accorder aux PME, aux propriétaires de maison et aux chômeurs.

«Au bout du compte, ce n'est pas le gouvernement qui résoudra ce problème», a déclaré John Boehner, chef de file de la minorité républicaine à la Chambre des représentants. «C'est le peuple américain qui doit trouver la solution. Et la façon dont il peut la trouver est de lui permettre de garder une portion plus importante de l'argent qu'il gagne.»

Boehner, un républicain de l'Ohio, s'est également interrogé sur les priorités de ses rivaux politiques. «Comment pouvez-vous dépenser des centaines de millions de dollars en contraceptifs? Comment est-ce que cela stimule l'économie?» a-t-il demandé.

Malgré leurs réserves vis-à-vis du plan de relance des démocrates, les républicains ne devraient pas recourir à des manoeuvres parlementaires pour en bloquer l'adoption, selon Harry Reid, chef de file de la majorité démocrate au Sénat.

»J'ai gagné»

Le nouveau président n'a d'ailleurs pas raté l'occasion de rappeler le verdict électoral du 4 novembre aux républicains qui l'ont visité à la Maison-Blanche. À un dirigeant de l'opposition qui exprimait son désaccord sur un aspect du plan de relance à l'étude, Barack Obama a répliqué: «J'ai gagné.»

L'économie a donc été au coeur des préoccupations de Barack Obama hier et elle le demeurera chaque jour de son mandat. La Maison-Blanche a en effet annoncé que le président recevra désormais un compte rendu quotidien de l'évolution de l'économie. Le briefing, qui suivra le modèle du compte rendu quotidien que font les services de renseignement, a été donné hier par Lawrence Summers, conseiller économique du président et ancien secrétaire au Trésor sous Bill Clinton.

«Le président a demandé que cela soit ajouté à son emploi du temps quotidien, étant donné que le pays se trouve au beau milieu d'une crise économique», a déclaré Robert Gibbs, le nouveau porte-parole de la Maison-Blanche.

Décret sur l'avortement

Le président Obama a terminé sa quatrième journée à la Maison-Blanche en signant un décret qui met fin à l'interdiction faite à toutes les organisations non gouvernementales subventionnées par l'État de pratiquer l'avortement ou de donner des services relatifs à l'interruption de grossesse à l'extérieur des États-Unis.

George W. Bush avait remis en vigueur cette interdiction, qui remontait à Ronald Reagan, dans les premiers instants de son premier mandat à la Maison-Blanche.

Le président Obama a signé le décret au lendemain du 36e anniversaire de l'arrêt Roe contre Wade, l'avis de la Cour suprême des États-Unis qui a légalisé l'avortement. Dans une déclaration diffusée hier, il a réitéré sa détermination «à protéger la liberté des femmes de choisir» entre avoir un enfant ou pas.

 

Les renforts sont prêts pour l'Afghanistan

Le corps américain des marines est prêt à quitter l'Irak d'ici à «six à huit mois» et libérer ainsi des troupes pour fournir l'essentiel des renforts militaires prévus en Afghanistan, avec jusqu'à 20 000 hommes, a affirmé hier son commandant, le général James Conway. «C'est le bon moment pour les marines de quitter l'Irak», où la sécurité s'est nettement améliorée et alors que la lutte contre les insurgés en Afghanistan constitue désormais la priorité de la nouvelle administration américaine, a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des journalistes. En Irak, «nous avons commencé à retirer de l'équipement du théâtre des opérations», a-t-il assuré. Une fois que sera décidé le retrait, le général Conway ne souhaite pas laisser de «force résiduelle de marines» sur place. Washington a déjà promis d'envoyer de 20 000 à 30 000 soldats en Afghanistan dans les 18 mois à venir. d'après AFP