Les causes de l'amerrissage forcé de l'Airbus A320 d'US Airways étaient encore incertaines, mais il n'y avait aucun doute sur l'héroïsme du pilote de l'avion au lendemain de ce que le gouverneur de New York et certains journaux locaux ont appelé le «miracle de l'Hudson».

Après s'être vu décerné les clés de la ville de New York par le maire Michael Bloomberg hier matin, Chesley Sullenberger, ancien pilote de l'US Air Force âgé de 57 ans, a reçu un coup de fil de George W. Bush, qui s'est ajouté à la longue liste de ses nouveaux admirateurs.

 

«Le président a loué les compétences étonnantes qu'il démontrées en posant son avion sans encombre, et les efforts héroïques qu'il a consentis pour la sécurité de ses passagers et des gens dans la zone», a déclaré la porte-parole du chef de la Maison-Blanche, Dana Perino.

Le capitaine Sullenberger a été forcé de poser l'Airbus sur les eaux glaciales de l'Hudson après l'arrêt des deux réacteurs de l'appareil. Celui-ci venait de quitter l'aéroport de LaGuardia à destination de Charlotte (Caroline-du-Nord). Après son brillant amerrissage, le pilote a parcouru l'avion à deux reprises pour s'assurer que personne ne restait à bord, selon le maire de New York.

«Ses actes courageux ont inspiré les gens de cette ville et des millions de personnes dans le monde», a dit Michael Bloomberg lors d'une conférence de presse.

Les 155 occupants de l'Airbus ont été évacués sains et saufs au cours d'un sauvetage spectaculaire auquel ont participé plusieurs bateaux naviguant sur l'Hudson.

Malgré son statut de héros, Chesley Sullenberger est demeuré aussi invisible que muet hier. Les enquêteurs du National Transportation Safety Board (NTSB) veulent l'interroger avant de lui permettre de s'adresser aux médias. Ils devaient le faire hier soir ou ce matin.

Le NTSB tentera également de récupérer au cours des prochains jours les deux réacteurs de l'Airbus, qui se sont détachés de l'avion, ainsi que les boîtes noires de l'appareil, qui seront plus faciles à récupérer. Ses enquêteurs seront épaulés dans leur travail par le constructeur Airbus et le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), l'équivalent français du NTSB.

De l'avis des experts, l'arrêt des réacteurs de l'Airbus a probablement été causé par une collision avec des oiseaux.

«Une des raisons pour lesquelles nous voulons récupérer les réacteurs est évidemment pour pouvoir déterminer de façon certaine qu'il y a eu collision avec un oiseau», a déclaré Kathryn Higgins, membre du NTSB, lors d'une conférence de presse à New York.

Entre-temps, plusieurs passagers du vol 1549 d'US Airways ont chanté les louanges du capitaine Sullenberger.

«Si ce n'était pas de lui, je ne serais pas ici, a déclaré Mary Berkwits hier matin à la télévision new-yorkaise. Il a été merveilleux.»

Selon d'autres rescapés, le capitaine Sullenberger a ordonné aux passagers de se cramponner et de se préparer à un choc avant de poser l'avion sur l'eau.

«Le silence s'est fait à bord. Les gens se sont mis à prier», a déclaré Fred Baretta sur la chaîne CNN.

Et leurs prières ont été exaucées.