Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé mardi pour un an sa mission de police en Haïti, après des tensions récentes avec le gouvernement haïtien qui avait accusé cette force d'ingérence politique.

Le vote de la résolution ne s'est pas fait à l'unanimité des 15 membres comme cela arrive souvent. La Russie et la Chine se sont abstenues alors que les 13 autres membres votaient en faveur du texte rédigé par les États-Unis.

Le mandat de la mission de l'ONU pour l'appui à la justice (Minujusth, environ 1200 policiers) prévoit une diminution progressive du nombre des policiers onusiens à partir du 15 octobre et mentionne la perspective d'un retrait sur deux ans devant s'achever en octobre 2019.

La Minujusth contribue au renforcement de la police nationale, à la consolidation d'un État de droit et au suivi de la situation des droits de l'Homme.

À l'occasion de ce renouvellement de mandat, Haïti a espéré que des «rapports harmonieux» s'instaurent entre la mission de l'ONU et les autorités haïtiennes.

Lors de son allocution, l'ambassadeur français à l'ONU François Delattre a appelé «les autorités haïtiennes à se saisir de cet outil, mis à leur disposition par les Nations unies, pour consolider la stabilité du pays et accroître le bien-être de la population».

Fin février début mars, la Minujusth avait mécontenté les autorités haïtiennes en saluant la nomination de juges chargés d'instruire des plaintes déposées depuis le début de l'année dans le cadre d'un dossier de corruption dans lequel seraient impliqués plusieurs anciens ministres.

«Haïti n'est ni une savane, ni un moulin, mais un pays souverain», avait alors répété à plusieurs reprises le chef du gouvernement haïtien, Jack-Guy Lafontant. L'ambassadeur haïtien auprès de l'ONU avait été rappelé pour consultations par Port-au-Prince.

La Minujusth a été créée il y a un an par l'ONU pour succéder à sa force de Casques bleus (mission Minustah) dans le pays des Caraïbes le plus pauvre du continent américain. La Minustah avait été déployée en 2004 après l'éviction du président Jean-Bertrand Aristide sous la pression d'une insurrection armée.