Le ministre du Tourisme cubain assure que son pays s'est rétabli complètement des ravages de l'ouragan Irma et que les Canadiens réticents à retourner sur l'île des Antilles pourront en fait profiter de nouveaux hôtels et de plages restaurées.

Manuel Marrero a martelé ce message lors d'une visite à Toronto la semaine dernière, lors de laquelle il a rencontré des organisateurs de voyage et des rédacteurs touristiques.

Le tourisme est crucial pour l'économie de Cuba et les millions de Canadiens qui visitent l'île chaque année en constituent le moteur principal. C'est pour cette raison que le Canada a été le premier séjour à l'étranger de M. Marrero depuis le passage destructeur d'Irma le mois dernier.

Presque 944 000 Canadiens ont voyagé à Cuba en 2017 jusqu'à maintenant, et le ministre cubain dit que son gouvernement est déterminé à atteindre le million de visiteurs d'ici la fin de l'année.

Par l'entremise d'un interprète, le ministre a affirmé en espagnol que les hôtels dans son pays étaient «encore mieux qu'avant».

La «meilleure aide» que peuvent fournir les Canadiens aux Cubains est de voyager là-bas pour que le pays puisse revenir à la normale, a-t-il ajouté.

En septembre dernier, le puissant ouragan de catégorie 5 a balayé le nord de Cuba, faisant dix morts.

Irma a inondé les rues de la capitale cubaine, La Havane, et a frappé les côtes du Nord près des complexes hôteliers populaires auprès de touristes canadiens.

Selon le ministre Marrero, la plupart des dommages sont maintenant réparés et les sites touristiques devraient être accessibles d'ici la mi-novembre, juste à temps pour la haute saison touristique. Et tous les citoyens cubains ont maintenant accès à l'eau et l'électricité, a-t-il indiqué.

Les plages sont même plus belles qu'avant, puisque les vents ont déplacé plus de sable sur les côtes, a-t-il poursuivi.

Des observateurs du secteur touristique cubain n'ont aucun doute que le pays pourra remplir la promesse qu'il fait aux touristes canadiens.

«Cela me semble tout à fait exact», a déclaré Mark Entwistle, associé principal chez Acasta Cuba Capital et ancien ambassadeur canadien à Cuba.

«C'est un virage pour consolider l'inventaire existant des hôtels et après, quand ils auront renversé toutes les pertes de l'industrie du tourisme, ils retourneront aussi rapidement que possible à un programme de construction intensif pour de nouveaux hôtels et des services.»

Arch Ritter, un expert sur Cuba à l'Université Carleton, à Ottawa, souligne que le pays a déjà fait ses preuves en matière de gestion des situations d'urgence.

«Je suis pas mal certain que d'ici décembre, les choses seront plutôt revenues à la normale», a-t-il indiqué.

Irma a été le pire ouragan à frapper Cuba depuis Dennis, qui avait tué 16 personnes en 2005.

Si Cuba ne réussit pas à retrouver ses clients canadiens, le pays serait dans le pétrin, surtout que le nombre de visiteurs américains a diminué considérablement depuis l'arrivée en poste de l'administration Trump à Washington qui se montre beaucoup plus intransigeante l'égard de La Havane.