Les États-Unis ont annoncé lundi une nouvelle vente d'armes à Taïwan, une décision qui devrait irriter Pékin le jour même de l'entrée en vigueur de nouvelles taxes douanières américaines sur 200 milliards de dollars de biens chinois.

Le département d'État a approuvé la vente de pièces détachées et de pièces de rechange pour les avions de chasse et de transport F-16, C-130 et F-5 à Taïwan pour un montant de 330 millions de dollars, a indiqué la diplomatie américaine dans un communiqué.

«La vente proposée va contribuer à la politique étrangère et à la sécurité nationale des États-Unis en aidant à améliorer les capacités de sécurité et de défense du destinataire, qui a toujours été et qui reste une force importante de stabilité politique, d'équilibre militaire et de progrès économique dans la région», précise le communiqué.

Le Congrès a 15 jours pour s'opposer à cette vente, mais il est peu probable qu'il le fasse vu son caractère symbolique.

Outre le fait qu'elle est annoncée en pleine guerre commerciale avec la Chine, cette vente intervient quelques jours après l'imposition par Washington de sanctions contre la Chine pour avoir acheté des armements russes.

La semaine dernière, le gouvernement américain a en effet imposé des sanctions financières ciblées contre une unité-clé du ministère chinois de la Défense, Equipment Development Department, et son directeur, Li Shangfu, pour l'achat d'avions de combat Soukhoï Su-35 fin 2017 et d'équipement lié au système de défense antiaérienne russe S-400 début 2018.

Pékin a vivement protesté. Washington n'a aucun droit de se mêler des relations «normales» entre deux États souverains, a martelé le ministère chinois de la Défense, par la voix du porte-parole Wu Qian.

La Chine considère que Taïwan fait partie intégrante de son territoire, même si l'île est dirigée de façon indépendante par un régime rival depuis 1949. Taïwan n'a cependant jamais déclaré son indépendance et Pékin la considère toujours comme l'une de ses provinces vouée à retourner dans son giron.