Un tribunal kazakh a condamné un homme à trois de prison pour avoir posté un message considéré comme hostile au président Noursoultan Nazarbaïev sur la messagerie Telegram, une accusation qu'il dément.

Ablovas Joumaïev a été reconnu coupable d'« incitation à la haine sociale » sur la messagerie cryptée Telegram par un tribunal de la ville d'Aktaou, dans l'ouest de l'ancienne république soviétique du Kazakhstan.

Selon la justice, cet homme de 44 ans distribuait par ailleurs des tracts appelant à renverser le président Nazarbaïev.

M. Joumaïev, père de quatre enfants, rejette ces accusations et fera appel de cette décision, selon une déclaration à l'AFP de son avocat qui affirme qu'il existe de « nombreuses preuves » de son innocence.

Selon son avocat, M. Joumaïev avait bien écrit un message sur Telegram disant que le nouveau chef de la police de sa région était un membre du clan du président Nazarbaïev, qui est arrivé au pouvoir avant l'indépendance du pays en 1991.

Dans son message, M. Joumaïev supposait que la nomination de ce fonctionnaire s'expliquait par la volonté de réduire l'influence de son propre clan.

Le prévenu a admis avoir écrit ce message, présenté lors de son procès par son avocat, mais a nié la distribution de tracts, qui selon lui ont été placés dans sa voiture avant son arrestation en mai.

Les questions claniques jouent un rôle important en Asie centrale, région à majorité musulmane, même si des experts affirment que ce facteur a perdu en influence depuis la fin de l'Union soviétique.

Pays riche en hydrocarbures, le Kazakhstan est un régime autoritaire marqué par la faiblesse de son opposition politique.

Jeudi, une délégation du Parlement européen a affirmé après une visite sur place avoir été « particulièrement gênée par la détention de personnes souhaitant parler » avec des élus du Parlement.

Vaste territoire possédant de grandes frontières avec la Russie et la Chine, le Kazakhstan cherche à un maintenir un équilibre géopolitique entre l'Ouest et Moscou, son allié traditionnel.