Les efforts se poursuivaient à un rythme accéléré vendredi pour trouver des survivants parmi les personnes ensevelies sous des glissements de terrain dans le nord du Japon après un puissant séisme, dont le bilan provisoire s'élève à 16 morts.

C'est le village d'Atsuma, niché dans les montagnes verdoyantes de l'île d'Hokkaido, qui a payé le plus lourd tribut à la catastrophe, avec, aux premières heures vendredi, une dizaine de décès et une vingtaine de disparus.

Le paysage de carte postale a été ravagé par des éboulements qui ont englouti les maisons construites en contrebas, laissant de profondes cicatrices marron le long des versants des montagnes.

Toute la nuit, les secouristes se sont démenés à l'aide de pelleteuses et de chiens en quête de souffle de vie, une tâche compliquée par une série de répliques.

«De nombreuses personnes sont encore ensevelies sous la terre, nous travaillons sans relâche mais les efforts de sauvetage sont difficiles», a commenté un militaire des Forces d'autodéfense (SDF), interrogé par la chaîne de télévision NHK.

«Nous allons faire tout notre possible pour les trouver rapidement», a-t-il ajouté.

«C'était épouvantable, la terre a dévalé et j'ai cru que j'allais mourir», a témoigné un habitant.

«A ce stade, 16 personnes ont été tuées, de nombreuses autres blessées et on est sans nouvelles de 26», a indiqué le Premier ministre Shinzo Abe lors d'une réunion consacrée à la catastrophe, dernière en date d'une longue série meurtrière après des inondations début juillet, une vague de chaleur et un typhon dans la région d'Osaka en début de semaine.

Pluies attendues

Les images de télévision montraient des chaussées éventrées, des murs défoncés, des maisons vacillantes après ce tremblement de terre de magnitude 6,6 survenu en pleine nuit dans l'île septentrionale de Hokkaido, à 62 km au sud-est de la capitale régionale Sapporo.

Plus de 20 000 hommes étaient mobilisés pour participer aux opérations et venir en aide aux sinistrés, dont de nombreux attendaient patiemment devant supermarchés et stations-service pour faire des provisions.

Après une coupure de courant générale en raison de l'arrêt de toutes les centrales de la région, l'électricité avait pu être rétablie vendredi matin pour 1,3 million de foyers et autres clients, soit 40% de la population de l'île, selon la compagnie Hokkaido Electric. Près de 3 millions avaient être plongés dans le noir dans la foulée du séisme.

Les secousses, d'une force telle qu'il était impossible de tenir debout, selon l'agence de météo, ont aussi causé des coupures d'eau. Des militaires ont déployé des camions-citernes pour parer au plus pressé.

Les transports revenaient progressivement à la normale: un redémarrage des liaisons à grande vitesse était prévu à la mi-journée et l'aéroport de Sapporo accueillait de nouveau des passagers après l'annulation de l'ensemble des vols jeudi, soit plus de 200.

Shinzo Abe a mis en garde contre le risque de coulées de boue, alors que des précipitations étaient attendues sur la région.

Le Japon est situé à la jonction de quatre plaques tectoniques et subit chaque année quelque 20% des séismes les plus forts recensés sur Terre.

Tout le monde garde en mémoire le terrible tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011 qui ont tué plus de 18 500 personnes et provoqué la catastrophe nucléaire de Fukushima.

Le séisme de jeudi s'est produit alors que l'archipel se remet à peine du passage du très puissant typhon Jebi qui a tué 11 personnes dans le sud-ouest. Il a laissé dans son sillage des maisons en tout ou partie détruites, des poteaux à terre, des arbres arrachés, des toitures envolées (comme à la gare de Kyoto), des grues affaissées ou des véhicules accidentés.

Le cyclone a en outre inondé et isolé l'aéroport du Kansai (Kix), situé en mer sur une île artificielle au large d'Osaka, où les vols intérieurs ont repris vendredi.