Le comité Nobel norvégien a exclu mercredi de retirer le Nobel de la paix à Aung San Suu Kyi, mise en cause par un rapport explosif de l'ONU sur la Birmanie, ses statuts ne prévoyant pas une telle possibilité.

Dans un rapport accusant l'armée birmane de « génocide » publié lundi, des enquêteurs de l'ONU déplorent qu'Aung San Suu Kyi, chef de facto du gouvernement birman, n'ait pas notamment utilisé son « autorité morale » dans la crise.

« Il n'est pas question pour le comité Nobel de retirer un prix de la paix », a déclaré à l'AFP le secrétaire du comité, Olav Njølstad. « Les statuts du prix Nobel de la paix ne le permettent pas. »

Aung San Suu Kyi s'était vu attribuer le Nobel en 1991, alors qu'elle était en résidence surveillée dans son pays et n'avait pu se rendre à Oslo pour prononcer son discours d'acceptation que 21 ans plus tard.

Comme il l'avait déjà fait l'an dernier, le comité Nobel a répété sa « préoccupation la plus profonde pour la situation en Birmanie » et « enjoint toutes les parties concernées à faire leur possible pour mettre fin à la discrimination et la persécution des minorités ».

« Cet appel n'est pas moins d'actualité après le rapport de l'ONU », a souligné M. Njølstad.

En 2017, plus de 700 000 musulmans rohingyas ont fui vers le Bangladesh après une offensive de l'armée birmane lancée en représailles d'attaques de postes-frontière par des rebelles rohingyas. Cette répression a été qualifiée par l'ONU de « nettoyage ethnique », une accusation rejetée par les autorités birmanes.