Le Laos a décidé de suspendre les nouveaux projets de barrages après l'effondrement fin juillet d'une structure hydroélectrique qui a fait plusieurs dizaines de victimes dans le sud du pays, a appris mercredi l'AFP de source officielle.

«Le gouvernement va suspendre temporairement les nouveaux projets pour que les autorités procèdent à de nouvelles études et développent de nouvelles stratégies sur le programme du pays en matière d'énergie électrique», est-il précisé dans un communiqué publié après une réunion extraordinaire du gouvernement laotien.

La cinquantaine d'ouvrages hydroélectriques déjà en service dans le pays vont également être contrôlés.

Les travaux de la cinquantaine de structures en cours de construction ne sont pas interrompus pour le moment. Mais, «s'il y a des craintes d'inondation, le gouvernement pourra demander de les suspendre afin de minimiser les risques», a déclaré à l'AFP le secrétaire permanent du ministère de l'Énergie du Laos, Daovong Phonekeo.

Au moins 35 personnes ont été tuées, près d'une centaine sont toujours portées disparues et des milliers ont été déplacées après l'effondrement le 23 juillet d'un barrage dans le sud du Laos, qui a libéré 500 millions de tonnes d'eau.

Cette catastrophe a soulevé des craintes sur la solidité des autres ouvrages du pays.

Le Laos, montagneux et enclavé, dont 97% du territoire recouvre le bassin du Mékong, dispose d'un remarquable potentiel hydroélectrique.

Pour ce pays très pauvre, les barrages sont la promesse de revenus à venir, tandis que les exportations de bois et la production des mines d'or et de cuivre baissent continuellement depuis plusieurs années.

La Commission du Mékong (MRC), l'agence intergouvernementale sur la gestion et le développement durable de la plus longue voie navigable d'Asie du Sud-Est, a salué les annonces des autorités laotiennes, indiquant qu'elle était à leur disposition pour les seconder dans leur démarche.