Plusieurs journalistes citoyens et reporters de l'opposition syrienne établis dans le sud-ouest de la Syrie ont lancé un appel à l'aide, mercredi, afin de pouvoir quitter la région alors que cette dernière est sur le point de tomber entre les mains des forces gouvernementales.

Cet appel coïncide avec la publication par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) d'un communiqué indiquant qu'au moins 70 reporters syriens sont « coincés » dans le sud-ouest du pays, où les troupes du régime de Bachar el-Assad ont amorcé une offensive il y a trois semaines.

Les reporters de l'opposition ont dit craindre pour leur vie s'ils étaient capturés par l'armée syrienne, ajoutant que certains journalistes citoyens avaient disparu après la victoire des forces gouvernementales dans la banlieue de l'est de Damas plus tôt cette année et que leur sort demeurait inconnu.

Depuis le 19 juin, les troupes du régime ont en grande partie pris le contrôle de la province de Deraa et de la frontière avec la Jordanie, ce qui a forcé les reporters à se réfugier dans la province voisine de Qunaytra, le long de la frontière avec le plateau du Golan, région occupée par Israël.

Jalal al-Ahmad, un journaliste citoyen se trouvant à Qunaytra, a déclaré que ses collègues et lui-même souhaitaient être évacués vers la Turquie ou « n'importe où ailleurs dans le monde ».

M. Al-Ahmad et deux autres journalistes citoyens avec qui l'Associated Press a discuté par téléphone ont précisé que l'entente négociée par la Russie pour l'évacuation des rebelles syriens et leurs familles de la région n'inclut pas les reporters de l'opposition.

Selon le CPJ, la Syrie est l'un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes, et au moins 120 reporters ont été tués en sol syrien en raison de leur profession depuis le début du conflit en 2011.