Le bilan provisoire des très violentes pluies qui se sont abattues sur l'ouest du Japon est monté à 100 morts, a déclaré lundi matin le porte-parole du gouvernement.

Sur ces 100 personnes, 87 personnes sont déclarées décédées et 13 en état d'arrêt cardiaque et respiratoire, a indiqué le porte-parole, Yoshihide Suga, lors d'un point de presse.

Dans la ville de Kumano, connue de par le monde pour ses pinceaux de maquillage appréciés par les plus grandes actrices mondiales, d'énormes coulées de boue ont emporté des maisons qui ne sont plus que monceaux de bois.

Des dizaines de sauveteurs s'affairaient sur place pour essayer de retrouver les personnes manquant à l'appel.

Le bilan officiel des trombes d'eau qui se sont abattues durant plusieurs jours sur l'ouest du Japon est encore provisoire. Les médias annonçent pour leur part 90 morts et 58 disparus.

Il s'agit d'une des plus graves catastrophes de ce genre ces dernières années au Japon, avec un nombre de victimes qui dépasse désormais celui enregistré lors de glissements de terrain à Hiroshima en 2014, avec 74 décès.

Il faut désormais remonter dans les annales aux passages de deux typhons en août/septembre 2011 pour trouver un sinistre comparable (une centaine de morts).

L'état d'alerte maximum a été levé partout dimanche dans la journée, mais des avis de niveaux inférieurs sont maintenus.

En revenant dans leurs maisons sinistrées après la fin de la pluie, les habitants ont commencé à réaliser l'ampleur du désastre, avec des quartiers entiers noyés, des habitations sens dessus dessous, des voitures gisant dans des cratères de routes totalement effondrées, des glissements de terrain gigantesques, des ponts emportés, et autres scènes de désolation.

Situation météo «anormale» 

«Les opérations de secours sont maintenues 24 heures sur 24», a indiqué dimanche Yoshihide Fujitani, un responsable de la gestion des catastrophes de la préfecture d'Hiroshima. «Nous prenons également en charge les personnes évacuées et tentons de remettre en état les infrastructures vitales comme le réseau d'eau et la distribution de gaz», a-t-il précisé. «Nous faisons de notre mieux.»

Des vivres manquent dans les supérettes qui ne sont plus approvisionnées.

«C'est une situation anormale», a insisté un responsable de l'agence météorologique, Yasushi Kajiwara, lors d'un point de presse dimanche.

Les précipitations entre vendredi et dimanche ont atteint des records en 93 points d'observation dans 14 préfectures.

Quelque 54 000 pompiers, policiers et militaires des Forces d'autodéfense ont été déployés sur le terrain, «faisant leur maximum pour sauver des vies», selon les mots du Premier ministre Shinzo Abe.

Un secouriste de la ville de Kurashiki, dans la province d'Okayama, a indiqué lundi matin que «plus personne ne semble demander de l'aide» depuis les toits ou terrasses d'immeuble de cette cité, selon les observations effectuées par hélicoptère.

«Les sauveteurs se déplaçaient avec des bateaux hier en raison de l'ampleur des inondations, mais l'eau se retire progressivement aujourd'hui et si le niveau baisse suffisamment, ils pourront accéder aux zones durement touchées par la route ou à pied», a expliqué une porte-parole du bureau de gestion des catastrophes de la préfecture d'Okayama. «Il ne pleut pas aujourd'hui, mais nous devons rester vigilants contre les coulées de boue», a-t-elle insisté.

Jusqu'à 5 millions de personnes ont au total été priées d'évacuer, mais ces ordres n'ont pas de caractère contraignant et, parfois, quand l'eau montait très vite, il pouvait être plus risqué de tenter de sortir que de se réfugier sur son toit.

Des usines (Panasonic, Mitsubishi Motors, Mazda) ont été contraintes de stopper leur production dans la région, de même que des services comme Amazon.

Le Japon est souvent traversé par d'importants fronts pluvieux en plus des typhons parfois meurtriers qui le balayent régulièrement en été.