Les États-Unis ont condamné samedi comme une « absurdité orwellienne » les efforts de Pékin pour que des compagnies aériennes américaines modifient leur façon de présenter les destinations « Taïwan », « Hong Kong » et « Macao ».

Le courrier de remontrances envoyé le 25 avril par les autorités aériennes chinoises à 36 compagnies, dont plusieurs américaines, s'inscrit dans « une tendance croissante du Parti communiste chinois à imposer ses vues politiques à des citoyens et à des sociétés privées américains », a dénoncé la Maison-Blanche.

Le communiqué des autorités américaines, aux termes particulièrement fermes, fait référence à l'écrivain britannique George Orwell, dont les romans La Ferme des animaux et 1984 dénoncent les totalitarismes et les techniques modernes de surveillance des individus.

La Chine populaire considère que Taïwan fait partie intégrante de son territoire, même si l'île est dirigée de façon indépendante depuis 1949.

Anciennes colonies britannique et portugaise, Hong Kong et Macao sont elles des « régions administratives spéciales » depuis leur restitution à Pékin.

Le régime communiste chinois exerce des pressions constantes afin que ces trois territoires ne soient jamais présentés comme des « pays » ni comme des entités indépendantes de la Chine continentale.

Ces pressions, qui peuvent prendre la forme de remontrances, de menaces voilées, voire de mesures de représailles, ne visent pas seulement les compagnies aériennes mais aussi beaucoup d'institutions publiques ou de groupes privés sur toute la planète.

« La répression d'internet en Chine est connue dans le monde entier. Les Américains et le reste du monde libre résisteront aux efforts de la Chine pour exporter sa censure et son politiquement correct », avertit la Maison-Blanche.

La compagnie aérienne australienne Qantas a modifié en janvier son site internet pour ne plus référencer Taïwan et Hong Kong comme pays mais comme territoires chinois après avoir essuyé des remontrances de la part des régulateurs chinois.