Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré jeudi lors d'une rencontre avec le numéro un nord-coréen Kim Jong Un que son pays soutenait la perspective d'un traité de paix entre les deux Corées, toujours techniquement en guerre 65 ans après la fin du conflit coréen.

M. Wang, qui a entamé mercredi une visite de deux jours à Pyongyang --la première d'un chef de la diplomatie chinoise depuis plus de dix ans--, a pu s'entretenir avec M. Kim quelques jours après un sommet intercoréen historique.

M. Wang a déclaré que Pékin soutenait la fin de l'état de guerre en Corée, selon un communiqué de la diplomatie chinoise. Séoul et Pyongyang n'ont fait que signer un armistice à la fin de leur conflit en 1953.

Lors du sommet de vendredi entre M. Kim et son homologue sud-coréen Moon Jae-in, les deux pays se sont engagés à travailler à la fin de l'état de guerre dans la péninsule.

La Chine « soutient l'accent mis stratégiquement par la Corée du Nord sur le développement économique et la soutient dans ses préoccupations légitimes en matière de sécurité dans le processus de dénucléarisation », ajoute Pékin.

Kim Jung Un a répété sa volonté de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule.

« Parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne est la position ferme de la Corée du Nord », a-t-il déclaré, selon le compte-rendu de la diplomatie chinoise.

Le ministre chinois s'était entretenu mercredi avec son homologue nord-coréen Ri Yong Ho. Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés début avril à Pékin, quelques jours après la visite en Chine du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a mis fin à plusieurs années de tension entre les deux anciens alliés communistes de la guerre de Corée.

M. Kim, qui effectuait alors son premier déplacement à l'étranger depuis son arrivée au pouvoir fin 2011, avait rencontré le président chinois Xi Jinping.

La Chine est, de loin, le principal soutien diplomatique et économique de la Corée du Nord. Mais, exaspérée par les essais nucléaires nord-coréens, elle applique fermement les sanctions économiques de l'ONU, destinées à enrayer les programmes balistique et atomique de Pyongyang.

Le jeune dirigeant nord-coréen doit rencontrer dans les prochaines semaines le président américain Donald Trump. Aucune date et aucun lieu n'ont encore été annoncés.

La Chine entend cependant ne pas être marginalisée par la spectaculaire détente en cours. Selon de nombreux analystes, elle est inquiète qu'un accord Pyongyang-Washington se fasse à ses dépens.