Au moins 18 personnes ont été tuées et cinq autres blessées mardi dans l'incendie d'un établissement de karaoké dans le sud de la Chine, que les autorités qualifient d'acte criminel.

Le drame a eu lieu peu après minuit dans un bâtiment de trois étages de la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong, avant d'être maîtrisé moins d'une heure plus tard, selon la police locale.

D'après des constatations préliminaires, l'incendie aurait été allumé volontairement, a indiqué la police de Qinqyuan sur son compte officiel Weibo - le Twitter chinois--, et les autorités locales assuraient que «les investigations suivaient leur cours».

«Selon les premiers éléments de l'enquête, un suspect a pris part à une dispute, avant de bloquer la porte (de l'établissement) avec une moto et de mettre le feu», a rapporté la télévision étatique chinoise CCTV, ajoutant que la personne soupçonnée d'avoir déclenché l'incendie «était toujours en fuite».

Cinq blessés rescapés du sinistre ont été hospitalisés, indiquait la même source.

La police n'a pas fourni de précisions sur la localisation exacte de l'établissement incendié, mais la presse d'État évoquait un «petit» établissement de karaoké.

Se réunir avec ses amis ou collègues pour chanter, en journée ou jusque tard dans la nuit, est un loisir extrêmement populaire en Chine, où les établissements de karaoké de toutes tailles prolifèrent.

Pour l'essentiel, il ne s'agit pas de bars, mais de bâtiments couvrant souvent plusieurs étages et alignant des dizaines de «salons» individuels le long d'étroits corridors.

La maison de karaoké incendiée à Qingyuan était de dimension beaucoup plus modeste et ne comportait qu'une unique sortie, celle que le suspect aurait bloquée, d'après CCTV, un facteur susceptible d'avoir alourdi le bilan du drame.

Incendies fréquents 

Une vidéo diffusée par le quotidien officiel Global Times, mais dont la provenance n'était pas précisée et dont l'authenticité n'a pu être vérifiée, montrait un bâtiment dévoré par les flammes en pleine nuit sous les yeux de passants, dans une rue bordée d'arbres, ainsi qu'au moins un véhicule de secours.

Les incendies mortels sont fréquents en Chine, où les règles de sécurité sont souvent négligées.

En mai 2015, 38 personnes avaient trouvé la mort dans l'incendie d'une maison de retraite de Pingdingshan, dans la province du Henan.

Un drame qui s'était soldé, en décembre 2017, par des peines de prison infligées à 21 personnes, dont des fonctionnaires ainsi qu'un entrepreneur ayant employé des matériaux de construction inflammables pour le bâtiment.

Les autorités chinoises avaient établi après l'incendie que les issues de secours n'étaient pas conformes aux normes et que les contrôles de sécurité, la surveillance des installations électriques et le protocole à suivre en cas de sinistre présentaient tous des défaillances.

En novembre dernier, un incendie avait fait 19 morts et huit blessés dans une pension du sud de Pékin, où les loyers très bon marché attirent souvent les migrants des provinces chinoises.