La Chine a demandé aux États-Unis de «corriger son erreur» sur Taïwan après que le président Donald Trump eut approuvé une loi renforçant les liens entre les États-Unis et Taïwan, une île de facto indépendante mais que Pékin considère comme une de ses provinces.

Le «Taiwan Travel Act», validé auparavant par la Chambre des représentants et le Sénat, encourage les hauts responsables américains à se rendre à Taïwan pour y rencontrer leurs homologues, et inversement.

Mais les États-Unis continuent d'entretenir des liens ambigus avec Taïwan: ils conservent des relations commerciales avec le territoire et lui vendent des armements.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, a déclaré que la loi «violait gravement» le principe d'une seule Chine et envoyait un «très mauvais signal aux forces séparatistes «pro-indépendance» du Taïwan».

«La Chine est fermement opposée à cela», a dit Lu Kang dans un communiqué diffusé samedi.

«Nous demandons à la partie américaine de corriger son erreur, de cesser de poursuivre tout lien officiel avec Taïwan ou de renforcer de manière substantielle ses relations actuelles avec Taïwan», a-t-il ajouté.

Le président Trump avait provoqué le courroux de Pékin après son élection fin 2016, en acceptant un appel téléphonique de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen.

M. Trump avait fait amende honorable deux mois plus tard. Mais il avait accepté à l'été 2017 une nouvelle vente d'armes à Taïwan, d'un montant de 1,3 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros).

Pékin a rompu la communication officielle avec Taïwan en raison du refus de la présidente Tsai Ing-wen de reconnaître l'île comme faisant partie d'«une seule Chine».

L'île de Taïwan est coupée politiquement du reste de la Chine depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Le territoire se gouverne seul mais n'est pas reconnu par l'ONU. La Chine interdit donc à tout pays avec lequel elle a des relations diplomatiques d'en avoir simultanément avec Taïwan.

Washington a ainsi rompu ses liens en 1979 avec le gouvernement de l'île, reconnaissant le régime communiste de Chine continentale comme l'unique autorité légitime chinoise.