Le vice-président américain Mike Pence a annoncé mercredi à Tokyo que Washington s'apprêtait à dévoiler les sanctions économiques «les plus dures» jamais prises contre la Corée du Nord.

«J'annonce aujourd'hui que les États-Unis vont bientôt dévoiler les sanctions économiques les plus dures et les plus offensives jamais prises contre la Corée du Nord», a déclaré M. Pence, ajoutant que Washington allait «intensifier» ses pressions pour pousser Pyongyang a renoncer à son programme de développement nucléaire et balistique.

Le vice-président n'a donné aucune précision sur les nouvelles sanctions envisagées. L'an dernier, à l'initiative de Washington, le Conseil de sécurité a imposé trois séries de sanctions économiques à la Corée du Nord qui touchent notamment ses exportations de charbon et de fer, sa pêche et son industrie textile, et limitent ses approvisionnements en pétrole.

Ces mesures ont été décidées après des tirs de missiles et un essai nucléaire menés par Pyongyang, jugés menaçants pour la stabilité internationale.

M. Pence s'exprimait aux côtés du premier ministre japonais Shinzo Abe à l'issue de discussions sur la menace nord-coréenne, au deuxième jour d'une étape de trois jours au Japon, proche allié des États-Unis.

Il se trouvait sur le chemin des jeux Olympiques d'hiver qui s'ouvriront vendredi en Corée du Sud et où il dirigera la délégation américaine.

«Les JO en otage»

«Nous ne permettrons pas à la propagande de la Corée du Nord de prendre en otage le message et l'image des jeux Olympiques», a-t-il déclaré à ce sujet alors que la Corée du Nord va participer aux compétitions au sein d'une délégation commune avec la Corée du Sud.

Saluée par Séoul et le Comité international olympique, la présence nord-coréenne aux jeux suscite le scepticisme de nombreux experts qui n'y voient qu'une manoeuvre pour redorer le blason nord-coréen et alléger les sanctions qui pèsent sur le régime. Mais sans rien lâcher sur la question nucléaire.

D'aucuns mettent également en doute la viabilité du réchauffement au-delà des jeux. Séoul et Washington avaient accepté de reporter leurs exercices annuels militaires conjoints, mais seulement jusqu'à la fin des jeux paralympiques de mars. Ces manoeuvres ne manquent jamais de courroucer le Nord.

«Toutes les options sont sur la table et les États-Unis ont déployé au Japon et ailleurs dans la région des équipements militaires parmi les plus sophistiqués, pour protéger notre patrie et nos alliés et nous continuerons de le faire», a déclaré M. Pence. La position consitant à envisager «toutes les options», sous-entendu y compris l'option militaire, est ouvertement soutenue par Tokyo.

Les responsables de l'administration du président américain Donald Trump ont maintes fois répété que l'option militaire était sur la table et les États-Unis ont participé en 2017 à de nombreuses manoeuvres conjointes avec le Japon et la Corée du Sud, déployant même simultanément trois porte-avions dans la zone.

Porte ouverte

Depuis son arrivée au pouvoir, le locataire de la Maison-Blanche a insulté le leader nord-coréen en le traitant notamment de «petit gros», a promis de déchaîner «le feu et la colère» sur le régime, ou a encore publiquement contredit son secrétaire d'État Rex Tillerson sur la possibilité de contacts directs avec Pyongyang.

«Que le monde sache bien cela: nous allons continuer à intensifier notre campagne de pression maximale tant que la Corée du Nord ne fera pas de pas concrets dans la direction d'une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible», a déclaré M. Pence à Tokyo.

M. Abe, qui se rendra lui aussi à Pyeongchang pour les jeux d'hiver, a réitéré que le Japon ne pourrait «jamais accepter une Corée du Nord équipée de l'arme nucléaire». «Nous ne devons pas nous laisser distraire par l'offensive de charme de la Corée du Nord», a-t-il ajouté.

M. Pence a néanmoins déclaré mardi que les États-Unis ne fermaient pas la porte à une rencontre avec les Nord-Coréens en marge des jeux Olympiques de Pyeongchang. «Concernant toute interaction avec la délégation nord-coréenne, je n'ai pas sollicité une rencontre, mais nous verrons ce qu'il se passera», avait-il indiqué mardi à des journalistes au cours d'une escale en Alaska, alors qu'il était en route pour le Japon.