La Chine a fustigé mardi la réunion «sans légitimité ni représentativité» organisée entre les États-Unis et leurs alliés sur la Corée du Nord, qui intervient en plein réchauffement inter-coréen.

Cette réunion, qui s'ouvre mardi à Vancouver, rassemble diplomates et responsables militaires d'une vingtaine de pays. Elle se penche sur l'application des sanctions contre le programme nucléaire de Pyongyang, et leur possible durcissement.

La Chine et la Russie, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et des «pourparlers à Six» (avec également les deux Corées, les États-Unis et le Japon), interrompus depuis 2008, ne participent pas à cette rencontre.

«Cette réunion n'a ni légitimité ni représentativité», a martelé mardi Lu Kang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Il a déploré l'organisation de cette rencontre «à l'heure même où la commmunauté internationale est en train de chercher une méthode appropriée et une solution pacifique au problème nucléaire de la péninsule coréenne».

La réunion intervient en pleine détente ces derniers jours sur la péninsule: des représentants de Pyongyang et de Séoul se sont rencontrés pour la première fois en deux ans, et le Nord a accepté d'envoyer une délégation d'athlètes aux JO d'hiver, organisés en février au Sud.

Pour Pékin, principal soutien économique et diplomatique de Pyongyang, les sanctions contre la Corée du Nord ne peuvent en outre être discutées et votées que dans le cadre de l'ONU.

De son côté, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait vertement critiqué lundi la réunion de Vancouver, estimant que «les Américains et leurs alliés» veulent «imposer leurs vues en se basant exclusivement sur le diktat et l'ultimatum» et sans «reconnaître la réalité d'un monde multipolaire».

Le président chinois Xi Jinping a rappelé mardi au téléphone à son homologue américain Donald Trump que la situation sur la péninsule connaissait actuellement «des évolutions positives», selon l'agence Chine nouvelle.

«Toutes les parties doivent unir leurs efforts afin de faire perdurer l'actuelle détente, qui n'a pas été obtenue facilement, et créer les conditions nécessaires à la reprise des pourparlers de paix», a déclaré Xi Jinping, cité par l'agence de presse officielle.