Le Kazakhstan a adopté jeudi une série d'amendements controversés à une loi sur les médias, qui ont suscité la crainte d'un contrôle encore plus poussé de la liberté d'expression dans cet autoritaire pays d'Asie centrale.

La loi, promue jeudi par le président Noursoultan Nazarbaïev, qui dirige cette ex-république soviétique depuis son indépendance, vise à «améliorer la législation sur l'information et la communication», selon un communiqué de la présidence.

Parmi les amendements figurent notamment l'obligation pour les sites internet d'informations d'identifier les utilisateurs écrivant des commentaires aux articles et de conserver leurs données pendant une période de trois mois.

Un autre changement controversé oblige les journalistes à demander la permission aux personnes mentionnées dans leurs articles avant de publier des informations «personnelles, familiales, médicales, bancaires, commerciales ou protégées par la loi».

L'organisation kazakh de défense de la liberté d'expression Adil soz a qualifié le nouveau texte de «loi visant à protéger les responsables corrompus», qui rend les médias «sans défense».

Les autorités kazakhes ont impliqué des journalistes et des militants de la société civile dans les discussions portant sur cette loi, mais ont au final ignoré leurs objections.

Le Kazakhstan figure à la 157e place sur 180 dans le classement mondial 2017 de la liberté de la presse établi par l'organisation Reporters sans frontières (RSF).

Les ONG de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement l'impunité dont jouissent les forces de sécurité, la pratique ordinaire de la torture dans les centres de détention et les atteintes aux droits fondamentaux dans ce pays sur lequel M. Nazarbaïev règne sans partage depuis plus d'un quart de siècle.