La Maison-Blanche a prévenu Islamabad samedi que la libération de l'un des responsables présumés des attentats de Bombay en 2008, Hafiz Saeed, aurait des «répercussions» sur les relations entre les deux pays, estimant la décision de la justice pakistanaise allait «dans le mauvais sens».

«Si le Pakistan ne prend pas les mesures légales pour arrêter Saeed et l'inculper pour ses crimes, son inaction aura des répercussions sur les relations bilatérales et la réputation du Pakistan dans le monde», a mis en garde la Maison-Blanche dans un communiqué.

Hafiz Saeed, dont la justice pakistanaise a ordonné la libération cette semaine, avait été assigné à résidence en janvier dernier.

Avant son assignation à résidence, ce sulfureux chef religieux qui est l'un des hommes les plus recherchés par New Delhi, vivait en totale liberté au Pakistan, d'où il appelait régulièrement au jihad contre l'Inde.

«La libération de Saeed va dans le mauvais sens», a regretté la présidence américaine. Vendredi, le département d'État s'était déjà déclaré «profondément inquiet» à ce sujet.

Le communiqué de la Maison-Blanche rappelle que le Trésor américain a spécifiquement désigné Hafiz Saeed comme «terroriste internationale» et que les États-Unis offrent depuis 2012 une récompense de 10 millions de dollars pour toutes informations pouvant conduire à l'arrêter ou à le traduire en justice.

«La remise en liberté de Saeed sans inculpation ou condamnation envoie un message profondément inquiétant quant à l'engagement du Pakistan à combattre le terrorisme international, et va à l'encontre des déclarations de ce pays de ne pas fournir de sanctuaire aux terroristes sur son sol», regrette encore la Maison-Blanche.

Les attentats de Bombay, qui ont été perpétrés devant les caméras de télévision du monde entier, ont fait 166 morts en 2008. Pendant trois jours, des commandos indiens avaient combattu pour reprendre le contrôle de différents points de la ville aux assaillants.