Le président philippin Rodrigo Duterte s'en est pris mardi à Donald Trump pour s'être retiré du partenariat transPacifique (TPP), vaste traité de libre-échange signé avec onze pays de l'Asie-Pacifique, joignant sa voix à ceux qui critiquent le protectionnisme.

Jusqu'à récemment, les États-Unis comme la Chine militaient pour la mise en place d'ambitieux traités de libre-échange, mutuellement exclusifs.

Mais peu après son arrivée au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait de Washington du TPP, portant un rude coup aux pays restés sur la touche après des années de négociations.

Lors d'un discours à l'occasion du 50e anniversaire de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN) à Manille, M. Duterte s'est dit favorable au Partenariat économique intégral régional (RCEP) soutenu par Pékin qui veut le relancer.

Celui-ci associe les dix pays membres de l'ASEAN et leurs partenaires régionaux (Chine, Japon, Australie, Inde, Corée du Sud, Nouvelle-Zélande).

«L'ASEAN a plus intérêt que quiconque dans le monde à lutter contre le protectionnisme et à établir les règles du jeu du commerce international», a déclaré M. Duterte. Le RCEP «fournira de l'élan à nos efforts».

Il s'est également moqué du revers subi par le TPP. «Ça me rappelle que le TPP, c'était un rêve, il n'existe plus».

Avec les États-Unis, le TPP aurait concerné 40% de l'économie mondiale.

Pendant un forum régional sur la sécurité dans la région qui s'est achevé mardi, plusieurs pays ont exprimé leurs inquiétudes sur le protectionnisme, dont le Japon, la Corée du Sud et l'ASEAN.

«Le sentiment antimondialisation, les menaces protectionnistes, pour ne citer qu'eux, se renforcent dans de nombreuses régions du monde, alimentant les incertitudes politiques et économiques», a ainsi déclaré la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-Wha.