Plus de la moitié des étudiants, surtout des étudiantes, ont été harcelés sexuellement dans les universités australiennes et 7% d'entre eux ont subi au moins une agression sexuelle, selon une étude nationale publiée mardi.

La Commission australienne des droits de la personne a mené l'étude au nom des 39 universités du pays auprès de 30 000 étudiants. Cela faisait des années que les associations féministes réclamaient une telle enquête pour déterminer l'ampleur du problème.

Les femmes ont trois fois plus de risques d'être agressées sexuellement et près de deux fois plus de risques d'être harcelées sexuellement, à la fois sur les campus universitaires ou en se rendant à l'université ou à des événements hors campus organisés par l'établissement.

«La conclusion inévitable de ces données (...) est que les cas d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel sont à des niveaux inacceptables dans les universités australiennes», a déclaré Kate Jenkins, chargée des discriminations sexuelles à la Commission.

«Tout le monde peut subir des agressions ou du harcèlement sexuel mais les données montrent clairement que les femmes font l'expérience de ces comportements à des taux disproportionnellement supérieurs aux taux subis par les hommes», a-t-elle poursuivi.

«Cela ajoute du poids à un ensemble d'indices probants qui mettent en lumière les taux perturbants de violence sexuelle faite aux femmes en Australie».

Plus d'un million d'étudiants sont inscrits dans les universités australiennes, qui sont très appréciées par les élèves étrangers, en particulier chinois et indiens.

De nombreuses victimes, y compris étrangères, n'ont pas signalé les incidents supposés. La vaste majorité d'entre elles estiment que la direction des universités ne les informe pas suffisamment des démarches à suivre et des possibilités de soutien.

«Cela m'a brisé le coeur de lire ce rapport», a réagi Sophie Johnston, de l'Union nationale des étudiants. «C'est un combat culturel qui se livre partout».

Universities Australia, qui représente le secteur universitaire, a annoncé dans la foulée un plan en dix points pour faire face au problème, dont une ligne de secours téléphonique, des programmes de formation pour le personnel et un engagement à surveiller l'évolution de la situation.

«Nous voulons envoyer un message fort et limpide, ces comportements ne sont pas acceptables. Pas sur nos campus, pas dans la société australienne», a déclaré la présidente d'Universities Australia Margaret Gardner.